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10 MÉDICAMENTS associés au risque de suicide, 44 à la réduction du risque

Actualité publiée il y a 3 années 5 mois 1 semaine
HDSR
44 médicaments sont susceptibles de prévenir les TS, dont l'acide folique

Cette étude menée à l’Université de Chicago sur 922 médicaments sur prescription pris par près de 150 millions de personnes sur une période de 11 ans, montre que 10 de ces médicaments sont associés à un risque accru de tentative de suicide (TS). Cette très large étude présentée dans la revue Harvard Data Science Review (HDSR) identifie également 44 médicaments susceptibles de prévenir les TS, dont l'acide folique. Avec des pistes thérapeutiques possibles pour traiter les patients suicidaires.

 

Le taux de suicide est en hausse depuis 16 ans, et selon l’OMS, 800.000 décès par suicide sont recensés chaque année, dans le monde. La plupart de ces suicides surviennent dans le contexte d'un trouble psychiatrique mais l'effet sur le risque de suicide de nombreux médicaments, y compris les médicaments psychotropes, est l'objet de débats.

La tentative de suicide est-elle plus fréquente après la prise de quel médicament ?

L’équipe de Chicago a tenté de répondre à la question pour plus de 900 médicaments. Les chercheurs ont développé un outil statistique permettant de mesurer les liens entre 922 médicaments et les TS, et analysé les données d’utilisation de 146 millions de patients, à partir d’une base de demandes de remboursement de frais médicaux. 43.978 TS ont été recensées, au total, chez les participants. Les chercheurs ont rapproché, pour chaque participant et pour chaque médicament utilisé par le participant, les tentatives de suicide éventuelles commises dans les 3 mois précédant la prescription et dans les 3 mois suivant la prise du médicament.

 

L'approche "iDEAS":  L'approche utilisée dans cette analyse, nommée "iDEAS" (pour High Dimensional Empirical Bayes Screening) comporte de nombreux avantages, dont l’analyse des effets de chaque médicament au niveau de chaque participant, la prise en compte du risque « inhérent » au participant, la comparaison pour chaque participant du comportement suicidaire avant et après l’exposition au médicament. L’approche permet ainsi d’éliminer une grande partie des biais en particulier celui de prendre en compte une TS comme liée au médicament, alors qu’elle est liée à l’état psychique inhérent du participant. Cette approche a donc permis aux chercheurs d'évaluer le risque de TS induit par chaque médicament. Cette analyse menée sur une durée de suivi de 11 ans, montre que :

  • 10 de ces médicaments sont associés à un taux accru de tentatives de suicide ; parmi ces médicaments : le bitartrate d'hydrocodone, l'acétaminophène, un analgésique opioïde (Vicodin), des anxiolytiques comme l'alprazolam (Xanax), le diazépam (Valium), la prednisone (corticostéroïde), le butalbital (barbiturique) ou encore la
  • 44 de ces médicaments sont associés à une diminution du nombre de TS, dont en particulier l’acide folique, une simple vitamine souvent prescrite aux femmes enceintes, mais également un groupe important d'antidépresseurs (portant pourtant des avertissements ) tels que la fluoxétine et l'escitalopram, la mirtazapine ; l'hydroxyzine (anxiolytique), le disulfirame et la naltrexone (pour la prise en charge de l’alcoolodépendance), la gabapentine (antiépileptique, antalgique).

 

Utiliser les médicaments à effet anti-suicide pour réduire le risque de TS ? « Nous avons identifié un antihistaminique et un médicament contre la maladie de Parkinson associés à une diminution du risque de suicide », commente Robert Gibbons, directeur du Center for Health Statistics de l'Université de Chicago et auteur principal de l'étude. « Si les essais cliniques portant sur ces médicaments confirment des effets réels, nous pourrions envisager d’utiliser certains pour traiter les patients suicidaires ». D’autant que 30 des 44 médicaments associés à une réduction du risque de TS sont des médicaments psychotropes approuvés, qui garantissent des niveaux d’efficacité et de sécurité, mais qui doivent encore être validés pour les patients suicidaires.

Le modèle statistique enfin constitue en lui-même une avancée, car il peut être utilisé pour calculer le risque d'événements indésirables, quels qu’ils soient, survenant avant et après la prise d'un médicament. C’est « une approche alternative de la surveillance de l'innocuité des médicaments utilisable par n'importe quelle agence sanitaire ».


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