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ACCOUCHEMENT: La péridurale, meilleure option de prise en charge de la douleur

Actualité publiée il y a 12 années 8 mois 3 jours
Cochrane Collaboration

De nombreuses options de prise en charge de la douleur restent ouvertes, médicamenteuses, dont la péridurale ou alternatives, comme la sophrologie, les massages, l’hypnose. Chacune de ses options a ses partisan(e)s, mais cette revue de la collaboration Cochrane fait le point, de manière scientifique, sur leur efficacité.

C'est une analyse majeure, qui s'est penchée sur toutes les recherches de haute qualité sur la gestion des douleurs pendant le travail et elle s'orienterait plutôt vers une efficacité supérieure ou du moins un plus grand nombre de preuves scientifiques d'efficacité des médicaments vs les alternatives non médicamenteuses. 3 réserves sont néanmoins soulignées par les auteurs du groupe de recherche international : · le moins grand nombre d'études de qualité portant sur les approches alternatives, · ou sur l'utilisation de certains analgésiques pourtant couramment utilisé, comme la péthidine injectable, · l'existence d'effets secondaires pour la plupart des thérapies médicamenteuses, comme un risque accru de recours aux forceps.


Des options à discuter avec le médecin, pour l'accouchement, c'est aussi ce que permet cette analyse de la Cochrane Collaboration, des données de 18 études systématiques, dont 15 de la Cochrane C. sur la gestion de la douleur pendant le travail. Ces études couvraient les techniques de prise en charge suivantes : les épidurales (injection d'anesthésiques entre les vertèbres de la colonne, mais en dehors de la moelle épinière, combiné anesthésie rachidienne et péridurale (CST), analgésie par inhalation, opioïdes par intramusculaire, analgésiques non opioïdes (paracétamol, ibuprofène..), anesthésie régionale ou des blocs nerveux, injections d'eau stérile, immersion dans l'eau pendant le travail, méthodes de relaxation comme le yoga, acupuncture, massage, hypnose, biofeedback (la patiente peut suivre son pouls, son rythme cardiaque,…), aromathérapie et neurostimulation transcutanée.

Plusieurs conclusions d'ordre général se dégagent :

· Le type et l'intensité de la douleur ressentie pendant le travail varient considérablement d'une femme à une autre.

· Elle est impactée par de nombreux facteurs physiologiques et psychologiques, dont la peur et l'anxiété, les éventuels précédents accouchements, le degré de soutien émotionnel lors de l'accouchement.

· La plupart des femmes ont besoin d'une certaine forme de prise en charge de la douleur.

Ce qui « marche » bien : Les auteurs confirment de solides preuves en faveur des deux formes de péridurale, en particulier pour la combinaison anesthésie rachidienne et péridurale qui apporte un soulagement plus rapide de la douleur. Les preuves sont plus limitées pour l'anesthésie par inhalation, même si les études sont positives sur la méthode. Mais ces 3 méthodes, précisent les chercheurs, sont assorties d'effets néfastes : l'analgésie par inhalation est associée à des nausées et des vomissements, la péridurale augmente le recours à la ventouse ou aux forceps, la péridurale augmente le risque d'hypotension artérielle pour la mère, ainsi que d'autres effets secondaires tels que l'impossibilité d'uriner ou d'avoir des difficultés à bouger ses jambes.L'analyse suggère que l'immersion dans l'eau, la relaxation, l'acupuncture, l'anesthésie locale, le paracétamol et les AINS peuvent aider à gérer les douleurs du travail, avec peu d'effets indésirables. Les femmes se déclarent généralement satisfaites sur l'apport de ces interventions (à l'exception du massage). La relaxation et l'acupuncture, en particulier, permettent de réduire le recours aux forceps ou par ventouse, l'acupuncture réduit le nombre de césariennes. Mais sur ces derniers points, les éléments de preuve sont limités.

Les preuves font défaut sur les autres méthodes, ce qui n'entraine pas forcément leur inefficacité : l'hypnose, le biofeedback, les injections d'eau stérile, l'aromathérapie ou l'injection d'opioïdes par voie intramusculaire devront faire l'objet d'autres études. Mais cette analyse permet d'ouvrir l'information et la réflexion des femmes au cours de leur grossesse et avec leur médecin, sur les méthodes disponibles pour soulager la douleur au moment de l'accouchement, en prenant en compte le rapport bénéfice-risque, lorsqu'il est connu, pour elles et leurs bébés.

Source: The Cochrane Library 2012 Issue 3 Pain management for women in labour: an overview of systematic reviews (Review).

Lire aussi: ACCOUCHEMENT: Après une césarienne, il vaut mieux une autre césarienne -

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