ACCOUCHEMENT sous X: L'Académie de Médecine s'oppose à sa suppression
L’Académie de médecine vient de réitérer, au 9 décembre son opposition formelle à la possibilité de lever l’anonymat, en réponse à la Proposition de loi du 7 décembre de Brigitte Barèges (députée UMP) de lever l'anonymat au profit de l’organisation de "l'accouchement dans le secret". Pour l’Académie, la levée de l’anonymat serait lourde de conséquences pour la mère et pour l’enfant.
La proposition de Madame Barèges préconise de supprimer la possibilité pour une femme d'accoucher dans l'anonymat, accouchement dit sous X, tout en maintenant la possibilité d'accoucher dans le secret.
Pour l'Académie, qui ne sous-estime pas l'importance pour tout être humain de connaître ses origines, la mise en cause de l'anonymat serait lourde de conséquences en compromettant la confiance des femmes en grande difficulté, leur faisant fuir les maternités et les services sociaux avec les risques que cela comporte pour les mères, les nourrissons et les enfants.
L'Académie rappelle la réalité de la majorité des accouchements sous X, des mères souvent jeunes et célibataires, sans aucun contact avec le père, qui découvrent trop tardivement leur grossesse pour l'interrompre ou se préparer à être mère et accepter l'enfant, en général dans une grande solitude affective et une extrême détresse où se mêlent difficultés sociales, psychologiques et économique.
Ce sont en général des grossesses peu ou mal suivies, voire non suivies, avec risque de retards de croissance in utero, d'accouchements prématurés, d'hypoxies ou d'anoxies fœtales, à l'origine d'éventuelles séquelles psychomotrices. Beaucoup de ces accouchements se font déjà dans la clandestinité, avec risque d'abandon de l'enfant ou d'infanticide. Pour l'Académie, la suppression de l'accouchement sous X entraînerait un accroissement inévitable de ces drames, pour la mère et l''enfant.
Les perspectives, pour l'enfant, sont moins dramatiques lorsque né sous X car il y a alors le recours d'être pupille de l'Etat et de trouver plus rapidement une famille d'adoption et un foyer stable.
Donc, pour l'Académie, la loi actuelle protège l'enfant sans pour autant nier ses attentes, légitimes, mais elle préserve la liberté de décision de la femme et le choix de son avenir. La position de l'Académie rejoint celle du Comité Consultatif National d'Ethique qui s'est prononcé, en 2006, pour le maintien de la loi, considérant qu'elle respectait un équilibre délicat.
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