ACOUPHÈNES : Le neurofeedback pour détourner l’attention du cortex auditif
Le neurofeedback se montre prometteur dans le traitement des acouphènes selon cette étude par imagerie, présentée à la Réunion annuelle de la Radiological Society of North America (RSNA). L'entraînement par neurofeedback est en effet capable de réduire la sévérité des acouphènes ou même de les éliminer chez certains patients. Ces résultats ouvrent une nouvelle voie de recherche prometteuse qui pourrait conduire à des améliorations dans d'autres domaines de la santé dont la prise en charge de la douleur.
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Ce que les chercheurs apprennent ici grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pourrait leur permettre ensuite de développer un programme thérapeutique de neurofeedback qui ne nécessiterait pas de technique d’imagerie et constituerait ainsi un traitement facile d’accès en routine clinique, voire possible même à domicile.
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L’acouphène ou la perception d’un bruit en continu dans l'oreille est une condition très fréquente, qui affecte environ 1 personne sur cinq. Au fur et à mesure que les patients commencent à se concentrer sur ce bruit de fond, ils deviennent plus anxieux, ce qui aggrave encore leur perception des acouphènes. Le cortex auditif primaire, la zone du cerveau qui traite les données auditives est impliquée dans la perception des acouphènes.
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Ici, les chercheurs testent une nouvelle méthode pour traiter les acouphènes en utilisant le neurofeedback pour que les patients détournent leur attention de ces sons désagréables. Le neurofeedback permet en effet d'entraîner le cerveau en visualisant un objet externe à l'activité cérébrale et en se concentrant sur cet objet de prendre le contrôle sur l’activité cérébrale. L'idée est que chez les personnes souffrant d'acouphènes présentent une activité excessive du cortex auditif et qu’ils pourraient donc tirer du neurofeedback la capacité de détourner l'attention de leurs acouphènes et éventuellement le faire disparaître. Pour vérifier l'efficacité de cette approche, les chercheurs ont invités 18 volontaires en bonne santé avec audition normale à séances d'entraînement par neurofeedback sous IRMf. Les participants ont reçu des bouchons d'oreilles permettant l’écoute d’un bruit blanc pendant certaines périodes de temps. Les chercheurs ont donc pu ainsi alterner des périodes avec son et sans son afin d’identifier les zones du cerveau à plus forte activité pendant les phases sonores. Les participants ont ensuite suivi leur entraînement de neurofeedback sous IRMf. Chaque séance d'entraînement comportait 8 séquences séparées par une période de « détente » de 30 secondes. Les participants étaient invités à fixer une barre (voir visuel ci-dessus) pendant la période de relaxation et d'essayer activement de la diminuer en réduisant l'activité primaire du cortex auditif pendant la phase sonore. En bref, il s’agissait de détourner l'attention du son vers d'autres sensations comme le toucher et la vue. Et, en détournant leur attention du son, l'activité du cortex auditif des participants est bien réduite et le bruit blanc plus faiblement perçu.
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Contrôle du cortex auditif primaire et processus d’attention : l’étude montre donc qu’il existe une relation significative entre le contrôle du cortex auditif primaire et le processus d’attention. Selon, les auteurs, les mécanismes neuronaux de l'acouphène seraient ainsi, au moins en partie probablement liés à l'attention. Au-delà , l’expérience ouvre une voie de recherche prometteuse qui pourrait conduire aussi à la réduction des symptômes dans de nombreuses conditions, dans lesquelles l’attention participe à la sévérité des symptômes.
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L’objectif à terme sera de développer un programme de neurofeedback sans IRM, pour un accès élargi en pratique clinique.
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