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ALCOOL et GROSSESSE: Jusqu'à 3 fois plus de risque de prématurité

Actualité publiée il y a 13 années 7 mois 1 semaine
BioMed Central

La consommation d'alcool pendant la grossesse est associée à un risque accru de fausse couche, de naissance prématurée et de plus faible poids de naissance. Mais cette nouvelle étude menée sur 60.000 femmes enceintes et publiée dans BioMed Central a mesuré l’association entre les quantités d’alcool consommées durant la grossesse et l'effet sur les bébés et conclut à un risque de grande prématurité multiplié par 3 par une consommation d’alcool élevée durant la grossesse.

Ces chercheurs de Dublin ont interrogé plus de 60.000 femmes enceintes lors de leur première consultation de grossesse à l'hôpital, soit généralement 10 à 12 semaines après la conception. Les femmes ont été interrogées sur leur vie familiale, leur profession, ainsi que sur leurs habitudes de consommation. Ces données ont été ensuite rapprochées des données de l'acte de naissance et des dossiers des unités de soins pédiatriques. · Seules environ 20% des femmes déclarent ne pas boire durant leur grossesse, en revanche, · 70% avouent boire de l'alcool de manière occasionnelle et jusqu'à 5 unités par semaine. Dans ce groupe à faible consommation d'alcool, un cas de syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF) a néanmoins été constaté, ce qui fait dire aux chercheurs que certaines de ces femmes sous-estimaient ou sous-déclaraientleur consommation d'alcool. En général, le SAF s'est avéré moins fréquent que prévu dans l'étude, ce qui suggère également soit qu'il n'est pas ou mal reconnu par le personnel médical ou soit que ses effets deviennent apparents après le départ de la mère et de l'enfant de l'hôpital. · 10% des femmes enceintes boivent une quantité modérée d'alcool (6 à 20 unités par semaine). Ces femmes s'avèrent plus susceptibles de fumer, de travailler et d'avoir recours à des soins de santé privés. · Seulement 2/1.000 femmes se déclarenr être de “grands buveurs” (plus de 20 unités par semaine). Ces femmes sont plus susceptibles d'être jeunes et d'avoir consommé des drogues.


Les femmes qui boivent “modérément” et beaucoup sont souvent primipares avec grossesse non planifiée.

La consommation abusive d'alcool s'avère liée à la grande prématurité avec des enfants présentant de nombreux troubles dont un risque accru de maladie à l'âge adulte. La consommation élevée est en effet associée à un risque multiplié par 3 de naissance très prématurée (<32 semaines de gestation), même après prise en compte des facteurs socio-démographiques: OR ajusté 3,15 (IC à 95% de 1,26 à 7,88). Seuls 3 cas de syndrome d'alcoolisation fœtale ont été enregistrés (0,05/1.000 naissances totales), un dans chacun des groupes de consommation faible, modérée et élevée. En revanche, les chercheurs n'ont pas constaté de différence dans la survenue de malformations congénitales quel que soit le volume d'alcool consommé.

Le Pr Murphy, auteur principal de l'étude déclare: «Cette étude souligne à nouveau la nécessité d'améliorer la détection de la consommation d'alcool pendant la grossesse et la nécessité d'intervention précoce afin de minimiser les risques pour le fœtus en développement."