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ALLERGIES ALIMENTAIRES: L'excès d'antibiotiques en cause chez le jeune enfant

Actualité publiée il y a 8 années 2 mois 2 semaines
Allergy, Asthma & Clinical Immunology

L'association entre la prescription d’antibiotiques chez le petit enfant et le développement de l'allergie alimentaire s’avère statistiquement significative, avec cette étude de l’Université de Caroline du Sud. Plus le bébé a reçu d’antibiotiques durant sa première année de vie, plus la probabilité de diagnostic d'allergie alimentaire augmente. Une relation très probablement « médiée » par le microbiote intestinal du bébé, décrite dans la revue Allergy, Asthma & Clinical Immunology.

La prise trop fréquente d'antibiotiques a déjà été associée au risque de troubles métaboliques, y être exposé in utero, au risque d'obésité chez l'enfant à naître, y être trop exposé durant l'enfance à un gain de poids significativement plus rapide et important que chez les autres enfants. Cette nouvelle étude montre que cette exposition, en modifiant la composition de la flore intestinale chez l'enfant, favorise la réaction auto-immune à certains aliments.


C'est l'analyse de données de 1.504 enfants souffrant d'allergies alimentaires et de 5.995 témoins du même âge exempts d'allergies alimentaires, appariés pour l'année de naissance, le sexe et l'ethnicité avec prise en compte des facteurs de confusion possibles (dont la naissance, l'allaitement, l'asthme, l'eczéma, l'âge maternel et le lieu de résidence urbaine) qui constate que les enfants ayant reçu :

· 1 prescription d'antibiotiques au cours de leur première année de vie, ont un risque accru de 21% de diagnostic d'allergie alimentaire vs aucune prescription d'antibiotiques,

· 3 prescriptions : risque accru de 31%,

· 4 prescriptions : risque accru de 43%,

· 5 prescriptions er plus : risque accru de 64%.

Ø La plus forte association est constatée avec la prescription de céphalosporines et de sulfonamides (antibiotiques à large spectre) qui entrainent une augmentation du risque d'allergie alimentaire de 50 et 54% respectivement. Plus fortement que les pénicillines et les macrolides.

Un microbiote intestinal « normal » est essentiel pour le développement de la tolérance de l'organisme aux protéines étrangères telles que celles apportées par les aliments. Les antibiotiques sont connus pour modifier la composition de la flore intestinale. Ces résultats suggèrent donc un lien entre l'augmentation des prescriptions d'antibiotiques, la modification du microbiote et l'incidence croissante des allergies alimentaires.

La prudence est donc de mise, rappellent les auteurs, lors de la prescription d'antibiotiques chez les jeunes enfants. « Nous avons besoin de meilleurs outils de diagnostic pour pouvoir mieux identifier les enfants qui ont vraiment besoin d'antibiotiques ».


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