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ALZHEIMER : Agrégatine, la protéine qui annonce et accélère l’agrégat toxique

Actualité publiée il y a 4 années 11 mois 2 jours
Nature Communications
La protéine s'accumule ou s'agrège de manière caractéristique au centre de la plaque chez les patients atteints, un peu comme le jaune d'un œuf.

Cette « nouvelle » protéine, surnommée la protéine « agrégatine », par ces scientifiques de la Case Western Reserve University (Cleveland) détient peut-être la clé de nouveaux traitements permettant de bloquer, justement, la formation des agrégats de protéines toxiques amyloïdes, caractéristiques de la maladie. La découverte de cette protéine, décrite dans la revue Nature Communications, est présentée comme « une percée » dans la recherche sur la maladie d'Alzheimer.

 

La relation entre la maladie d'Alzheimer et les plaques amyloïdes qui s'agglutinent entre les cellules nerveuses dans le cerveau des patients atteints est aujourd’hui bien documentée. Cependant le processus d’agrégation de la protéine bêta-amyloïde reste mal compris. Par ailleurs si de nombreux gènes de susceptibilité (dont APOE4) ont été identifiés, les gènes liés à la progression de la maladie restent à ce jour inconnus. C’est pourquoi la découverte de cette protéine à la fonction agrégeante est importante : en effet, si sa responsabilité dans la neuro-inflammation et le dysfonctionnement cognitif était confirmée, sa suppression pourrait ralentir la progression de la maladie. De plus, comme biomarqueur de la maladie, la protéine apporte un nouveau potentiel diagnostique précieux.

« L’agrégatine », un accélérateur, un biomarqueur mais aussi facteur de risque ?

 

Et si la protéine était également en cause dans le déclenchement de la pathogenèse ? C’est l’hypothèse de l’auteur principal, le Dr Xinglong Wang, professeur agrégé de pathologie à l'École de médecine : la protéine agrégatine pourrait être un nouveau facteur de risque, jusque-là non reconnu- de maladie d'Alzheimer : « Nous considérons la protéine comme une nouvelle cible thérapeutique possible de la maladie ». La protéine s'accumule ou s'agrège de manière caractéristique au centre de la plaque chez les patients atteints, un peu comme le jaune d'un œuf.

 

La protéine semble jouer un rôle clé à différents stades de la maladie :

  • en corrélant environ un million de marqueurs génétiques, des polymorphisme nucléotidique ou polymorphisme d'un seul nucléotide (PSN/SNP : single-nucleotide polymorphism ) à des images cérébrales, les scientifiques identifient un SNP spécifique dans le gène FAM222, un gène lié à différents modèles d'atrophie cérébrale régionale ;
  • la protéine agrégatine, codée par le gène FAM222A est non seulement associée aux plaques bêta-amyloïde et à l'atrophie régionale du cerveau, mais se fixe au peptide bêta-amyloïde - le composant principal de la plaque et accélère la formation de l’agrégat ; ainsi, chez des souris qui reçoivent des injections de protéine agrégatine de plaques, les dépôts et les agrégats amyloïdes s’accélèrent dans le cerveau, induisant une neuro-inflammation et un dysfonctionnement cognitif ;
  • lorsque les chercheurs éteignent le gène FAM222A chez la souris, les plaques amyloïdes sont réduites et la neuro-inflammation et les troubles cognitifs s’en trouvent atténués.

 

 

Il faudra des essais cliniques auprès de patients atteints d'Alzheimer pour confirmer ces fonctions de « l’agrégatine », cependant ces résultats préliminaires suggèrent que la réduction des niveaux de cette protéine et l'inhibition de son interaction avec le peptide bêta-amyloïde pourraient fournir la base de nouvelles options thérapeutiques.


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