ALZHEIMER: De nouveaux gènes de susceptibilité illustrent la complexité de la maladie
Cette équipe de l’Inserm avait déjà identifié, en 2012, un premier gène de susceptibilité de la maladie d’Alzheimer, une prédisposition qui multipliait le risque par 5. En poursuivant ses travaux dans le cadre du consortium international I-GAP, l’équipe française, entourée des meilleurs experts internationaux, vient d’identifier 11 nouvelles régions du génome impliquées dans le développement de la maladie. Ces travaux, issus d’efforts de recherche au niveau mondial, présentés dans l’édition du 27 octobre de la revue Nature Genetics, permettent de mieux comprendre la physiopathologie très complexe de la maladie et de mieux cerner les patients à risque génétique élevé.
Si, depuis 2009, 11 « loci » de la maladie d'Alzheimer ont été identifiés, une grande part de la susceptibilité génétique à la maladie restait encore inconnue. Pouvoir mieux la caractériser suppose de comparer l'ADN de milliers de malades et de non malades et d'examiner des centaines de variations retenues parmi des millions de mutations identifiées. C'est l'objet du programme IGAP (genomics of Alzheimer project) qui, après 3 années de recherches, a pu confirmer la découverte de ces 11 nouveaux gènes en plus des 11 déjà connus et d'en identifier 13 autres en cours de validation.
Les chercheurs ont ici mené une méta-analyse d'études d'association pangénomique (GWAS) en 2 phases. Dans la phase 1, de données génétiques portant sur 17.008 cas de maladie d'Alzheimer et 37.154 témoins et, dans une seconde phase sur 8.572 cas et 11.312 témoins.
La découverte de ces 11 nouveaux gènes confirme l'implication du système immunitaire dans la maladie, selon le communiqué de l'Inserm. En particulier, une des régions identifiée qui se retrouve associée à deux autres maladies neuro-dégénératives, la sclérose en plaque et la maladie de Parkinson et une autre région, au risque d'hypertension artérielle. De plus, certains de ces nouveaux gènes viennent confirmer les hypothèses connues sur la maladie d'Alzheimer, notamment le rôle de la voie amyloïde ,de la protéine Tau, de la réponse immune et de l'inflammation, de la migration cellulaire, du transport lipidique et de l'endocytose mais révèle aussi de nouvelles hypothèses liées à la fonction synaptique hippocampique, au cytosquelette, au transport axonal et aux fonctions cellulaires myéloides et microgliales. Des découvertes qui illustrent la complexité de la maladie et donc la nécessité de regrouper les efforts de recherche au niveau mondial.
Avec le vieillissement des populations, le nombre de patients atteints de maladie d'Alzheimer augmente partout dans le monde. L'OMS estime à près de 20 millions, le nombre de personnes touchées par la maladie dans le monde. En France, la maladie touche aujourd'hui plus de 850.000 personnes et un récent bilan français, proposé par l'Institut de veille sanitaire évaluait à plus de 300.000 patients atteints recensés en ALD (Affection longue durée), soit un chiffre en progression de 15% en 3 ans.
L'identification des gènes de susceptibilité permettra de pouvoir identifier de manière précoce les patients à risque élevé mais aussi d'avancer sur le développement de nouveaux traitements qui ciblent les voies métaboliques identifiées.
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