ALZHEIMER et atrophie du cerveau: Premiers facteurs génétiques identifiés
L'atrophie de l’hippocampe étant un marqueur biologique reconnu de la maladie d'Alzheimer, déterminer l’origine de ce processus est donc primordial. Une équipe internationale dont des chercheurs de l’Inserm vient d’identifier des mutations responsables de la réduction du volume de l’hippocampe. Si ces résultats publiés et confirmés par une autre étude de l’édition du 15 avril de Nature Genetics n’ont pas d’applications cliniques immédiates, ils marquent une étape importante vers une meilleure compréhension de la maladie d’Alzheimer et du vieillissement cérébral en général.
L'hippocampe (en rouge) est une structure cérébrale dont la réduction du volume avec l'âge est associée aux troubles de mémoire. L'accélération de ce phénomène est une des manifestations de la maladie d'Alzheimer : une toute récente étude, publiée dans Neurology suggère ainsi que le déclin de la mémoire devient plus rapide dans les deux dernières années de vie.
Cette équipe internationale impliquant une équipe de recherche de l'Inserm pilotée par Christophe Tzourio, a analysé les génomes et les IRM cérébrales de 9.232 participants âgés de 56 à 84 ans, dont environ 2.000 en France. Ces IRM confirment des réductions du volume de l'hippocampe avec l'âge et ont été analysées afin de détecter une association éventuelle entre certaines mutations et la diminution du volume de l'hippocampe.
Des facteurs « encore non identifiés » déclenchent des mutations qui entrainent la réduction du volume de l'hippocampe : 46 différences dans la séquence de l'ADN des participants ont d'abord été repérées comme a priori associées à une réduction du volume de l'hippocampe. 18 mutations situées sur des régions différentes du chromosome 12 sont de manière significative associées à une réduction du volume de l'hippocampe. Les associations restantes ont inclus une mutation sur le chromosome 2. Enfin, une dernière mutation sur le chromosome 9 a été, quant à elle, associée à une réduction de l'hippocampe dans un troisième échantillon plus jeune.
Les mutations modifient la structure de gènes importants aux fonctions multiples impliqués entre autres dans la mort cellulaire (HRK) ou le développement embryonnaire (WIF1), le diabète (DPP) ou encore la migration neuronale (ASTN2).
« Cette étude marque un tournant majeur car elle confirme que des facteurs génétiques sont associés à une structure cérébrale, l'hippocampe, impliquée dans les démences et d'une façon beaucoup plus générale dans le vieillissement cérébral. » explique Christophe Tzourio.
Source: Communiqué Inserm et Nature Genetics April 2012 doi.org/10.1038/ng.2237 « Common variants at 12q14 and 12q24 are associated with hippocampal volume” et “Identification of common variants associated with human hippocampal and intracranial volumes” (Visuel photo: UMR5296 CNRS CEA Université de Bordeaux)
Lire aussi: Le DÉCLIN COGNITIF s'accélère durant les 2 dernières années de vie –
Accéder aux dernières actualités sur la Mémoire, déclin cognitif, aux dernières actualités sur la Maladie d'Alzheimer
Accéder au Dossier sur la Maladie d'Alzheimer, pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier
Autres actualités sur le même thème
-
PARKINSON : Une maladie auto-immune ?
Actualité publiée il y a 4 années 8 mois -
ÉVOLUTION : Nos cerveaux modernes ont besoin d'exercice
Actualité publiée il y a 7 années 6 mois -
PARKINSON: Réduire la surcharge en fer ralentit la progression du handicap
Actualité publiée il y a 10 années 8 mois -
ADOLESCENCE et PRISE de RISQUE : Ce n’est pas un déficit cognitif !
Actualité publiée il y a 7 années 4 mois