ALZHEIMER: L'hormone de l'obésité, l'adiponectine, double le risque chez les femmes
Cette étude menée à partir des données de la fameuse Framingham Heart Study révèle un nouveau facteur de risque chez les femmes, de développement de démence et de maladie d'Alzheimer. Ce facteur s’appelle adiponectine, une hormone dérivée de « la graisse viscérale » qui double presque le risque de démence et de maladie d’Alzheimer. Cette révélation qui suggère une association entre résistance à l’insuline donc diabète de type 2 et développement de l’Alzheimer, est publiée dans l’édition du 2 janvier des Archives of Neurology, une des revues du JAMA.
La prévalence de l'Alzheimer et des démences, qui touchent aujourd'hui plus de 36 millions de personnes dans le monde, devrait doubler au cours des 20 prochaines années.
Cette hormone, l'adiponectine, accusée de jouer un rôle de facteur de risque de l'Alzheimer et appelée parfois "hormone de l'obésité", est dérivée de la graisse viscérale, elle sensibilise le corps à l'insuline, possède des propriétés anti-inflammatoires, et joue un rôle dans le métabolisme du glucose et des lipides. Le Pr. Thomas M. van Himbergen, du Laboratoire du métabolisme du Centre de Recherche sur le vieillissement, Université de Tufts (Boston) et ses collègues ont mesuré les niveaux de glucose, d'insuline, et l'albumine glyquée, ainsi que de protéine C réactive, de lipoprotéine phospholipase A2 associée, et d'adiponectine dans le plasma de patients de la Framingham Heart Study.
L'adiponectine chez les femmes, associée à un risque accru de démence : Il s'agit de 840 patientes (541 femmes âgées en moyenne de 76 ans) suivies sur 13 années et évaluées sur les signes d'apparition de la MA et autres démences. 159 de ces patientes ont développé une démence, dont 125 cas une maladie d'Alzheimer. Après ajustement pour les autres facteurs de risque, l'adiponectine chez les femmes a été associée à un risque accru de démence toutes causes confondues : Les femmes présentant des niveaux d'adiponectine supérieurs à la moyenne, ont un risque plus élevé de démence (HR : 1,63, IC : 95%, de 1,03 à 2,56) et de maladie d'Alzheimer (HR : 1,87, IC : 95%, de 1.13 à 3.10) par rapport aux femmes avec des niveaux inférieurs à la moyenne.
L'adiponectine, à niveau trop élevé, facteur de risque de décès : «On sait que la signalisation de l'insuline est dysfonctionnelle dans le cerveau des patients atteints d'Alzheimer, et comme l'adiponectine augmente la sensibilité à l'insuline, on s'attendait à ses actions bénéfiques pour protéger contre le déclin cognitif", écrivent les auteurs. «Nos données indiquent toutefois qu'un niveau élevé d'adiponectine est bien associé à un risque accru de démence et de MA chez les femmes." Et alors que l'adiponectine sensibilise à l'insuline et aurait pu être une cible thérapeutique pour le traitement du diabète de type 2, un niveau plus élevé est prédicteur de décès toutes causes confondues et de mortalité cardiovasculaire.
L'adiponectine est donc un nouveau biomarqueur du risque de maladie d'Alzheimer.
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