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ALZHEIMER : L’imagerie par tenseur de diffusion reste l’outil diagnostique de référence

Actualité publiée il y a 5 années 10 mois 2 semaines
RSNA 2018
L’imagerie par tenseur de diffusion reste l’outil diagnostique de référence

Des zones d'anisotropie fractionnelle réduite, un marqueur à l'imagerie par tenseur de diffusion des lésions de la substance blanche (sur le visuel ci-dessous en bleu) constituent un marqueur de prédiction très précis de la maladie d'Alzheimer, souligne cette recherche, menée auprès d’une quarantaine de patients, par une équipe de de l'Université de Washington à Saint-Louis. Des travaux présentés au Congrès annuel de la Radiological Society of North America qui soutiennent l’efficacité de cette technique IRM, en comparaison d’autres tests cliniques, pour détecter les patients à risque élevé de développer la maladie d'Alzheimer.

 

La maladie d'Alzheimer est un trouble cérébral progressif et irréversible qui détruit la mémoire et les capacités de réflexion. C’est la cause la plus fréquente de démence dans le monde et sa prévalence devrait augmenter à l'échelle mondiale avec le vieillissement des populations. L’auteur principal de l’étude, le Dr Cyrus A. Raji, professeur de radiologie à l'Université de Washington insiste sur l’importance d’une détection plus précoce de la maladie : « Alors que nous développons de nouvelles pharmacothérapies et les testons par essais cliniques, nous devons identifier les personnes qui bénéficieront de ces médicaments plus en amont dans le cours de la maladie ».

Les lésions de la substance blanche apparaissent ici en bleu

 

Actuellement, la détection de l’« Alzheimer » est effectuée, en routine clinique, par différents types de tests, des questionnaires standardisés, aux tests génétiques (APOE4). Cependant ces méthodes présentent des limites avec des taux de précision limités à environ 70%. Les examens IRM du cerveau utilisant l’imagerie du tenseur de diffusion (DTI), qui évaluent l'état de la substance blanche du cerveau, sont peut-être l’option la plus prometteuse pour l’analyse du risque de démence.

 

L'examen par imagerie par tenseur de diffusion, une technique d'IRM, permet d’évaluer le mouvement des molécules d'eau (anisotropie) le long des voies de la substance blanche. Et de voies mal connectées, résultent des troubles cognitifs caractéristiques de la maladie. L'anisotropie fractionnelle, cette mesure de la manière dont les molécules d'eau se déplacent le long des voies de la substance blanche est l’une des différentes mesures d'intégrité de la substance blanche. Une valeur supérieure indique que l'eau se déplace de manière plus ordonnée le long des voies, tandis qu'une valeur plus faible signifie que les voies sont probablement endommagées.

Ici, les chercheurs quantifient les différences d’anisotropie fractionnelle obtenue par DTI chez 30 patients éprouvant un déclin cognitif normal lié à l’âge ou une déficience cognitive légère voire un déclin cognitif caractéristique d'Alzheimer, par rapport à 30 personnes témoins qui ne développent pas de démence. Alors qu’environ la moitié des patients ont développé la maladie d'Alzheimer, l’examen par DTI identifie des différences quantifiables dans le cerveau de ces patients :

  • Les participants qui ont développé la maladie présentent un taux d'L'anisotropie fractionnelle inférieur à celui des autres patients, ce qui suggère des dommages à la substance blanche ;
  • ces patients présentent ont également réductions statistiquement significatives dans certaines voies de la substance blanche frontale.

 

 

Une précision de 89% : en synthèse, l’imagerie par tenseur de diffusion « se comporte très bien par rapport aux autres mesures cliniques ». En se basant sur les valeurs d’anisotropie fractionnelle et sur d'autres mesures globales de l'intégrité de la substance blanche, les chercheurs atteignent une précision de 89% de prédiction de la maladie d'Alzheimer. L'examen du mini-état mental et le test du gène APOE4 atteignent quant à eux des taux de précision d'environ 70-71%. Et lorsque les chercheurs complètent cet examen par une analyse plus détaillée des voies de la substance blanche chez environ 40 participants, la technique atteint une précision de 95%. Il faudra mener d’autres recherches avant que l'approche puisse être mise en œuvre en routine clinique dans le bilan diagnostique des personnes à risque de maladie d'Alzheimer. Mais au fil des études, l’imagerie par tenseur de diffusion se révèle un outil diagnostique précieux, permettant à terme d’accélérer les interventions qui ralentissent l'évolution de la maladie, voire retardent son apparition.

 

« Alors que l’on connait déjà certains facteurs de risque de maladie d'Alzheimer, comme l'obésité et le diabète, grâce à la détection précoce, il serait possible de mettre en œuvre des interventions axées sur le mode de vie et d’engager des volontaires dans des essais de médicaments de manière plus précoce aussi ».


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