ALZHEIMER: Nouvelle recommandation de la Haute Autorité de Santé
La Haute Autorité de Santé (HAS) publie au 16 décembre une nouvelle version de sa recommandation, comportant le diagnostic et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer, révisée par un nouveau groupe de travail en tenant compte des évolutions récentes autour de la prise en charge de la maladie, des nouvelles conclusions de la Commission de la Transparence de la HAS sur les traitements médicamenteux ainsi qu'une définition du parcours de soins des patients. La Haute Autorité de Santé a actualisé sa recommandation « Diagnostic et prise en charge de la maladie d'Alzheimer et des maladies apparentées » publiée en mars 2008 et retirée par la HAS en mai 2011.
Sur le retrait des précédentes recommandations, dans un esprit de transparence, la HAS avait décidé en mai dernier de procéder à l'analyse de toutes ses recommandations élaborées entre 2005 et 2010 pour vérifier leur conformité aux règles en matière de déclarations publiques d'intérêt. Parmi ses recommandations, la HAS avait retiré le 20 mai sa recommandation sur la maladie d'Alzheimer, laissant ainsi durant quelques mois les praticiens dans l'incertitude thérapeutique. Sur les médicaments « anti-Alzheimer », rappelons que, fin octobre dernier, la Commission de la Transparence, en charge de l'évaluation des médicaments au sein de la Haute Autorité de Santé, avait réévalué les 4 médicaments disponibles à l'heure actuelle -Ebixa (Lundbeck), Aricept (Eisai), Exelon (Novartis Pharma et Reminyl (Janssen Cilag- , conclu à un intérêt thérapeutique faible des médicaments de la maladie d'Alzheimer et avait recommandé de limiter leur prescription à un an, renouvelable sous conditions strictes.
Un nouveau groupe de travail : Depuis septembre 2011, un nouveau groupe de travail composé de professionnels de spécialités et de pratiques différentes (médecins généralistes, neurologues, gériatres, psychiatres, infirmiers, etc.), ainsi que de l'association France Alzheimer, s'est réuni afin d'actualiser la précédente recommandation. Cette nouvelle recommandation suit les étapes du parcours de soins du patient, depuis les premiers symptômes (troubles cognitifs) jusqu'à la prise en charge pluridisciplinaire nécessaire à un stade avancé de la maladie.
Le médecin généraliste reste le pilote de l'organisation des soins centrée sur le patient. Il réalise l'évaluation initiale du patient présentant des troubles de la mémoire. Dans les cas où cette évaluation ne révèle pas d'altération des facultés de mémoire, de jugement, de compréhension, etc., il est recommandé au médecin généraliste traitant de proposer un suivi au patient, à 6 mois et à 12 mois. En revanche, si une altération est avérée, le binôme médecin généraliste traitant/ spécialiste réalise les tests et examens nécessaires. Le médecin spécialiste pose le diagnostic de la maladie d'Alzheimer et l'annonce au patient. C'est ensuite le médecin généraliste traitant qui, après avoir échangé avec le patient et son entourage sur la bonne compréhension des enjeux du diagnostic, leur propose un plan de soin et d'aides. Assisté d'un professionnel formé (infirmière coordonnatrice de réseau de santé par exemple), le médecin généraliste traitant se charge de mettre en œuvre les mesures d'accompagnement en lien étroit avec les aidants naturels.
Le traitement médicamenteux à personnaliser : Ce traitement reste, selon les dernières recommandations de la Commission de transparence, une option laissée à l'appréciation du médecin spécialiste prescripteur. Au-delà d'un an, une concertation pluri professionnelle avec le patient (si son état le permet), son aidant, le médecin généraliste traitant, le gériatre et le neurologue ou le psychiatre est préconisée pour réviser la prescription et vérifier l'intérêt pour le patient de poursuivre le traitement et ce, afin d'assurer un suivi de qualité et personnalisé.
La décision de la Commission de transparence est donc entérinée, elle peut surprendre car elle laisse ouverte l'opportunité d'un traitement court pour une maladie longue et pose à nouveau la question de faisabilité pratique du processus de renouvellement du traitement.
Cette nouvelle recommandation s'intègre aux mesures du Plan Alzheimer 2008-2012.
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