ALZHEIMER: Une variante génétique qui retarde de 4 ans la maladie
Cette variante génétique fréquente et qui confère une protection substantielle contre la forme la plus commune de la maladie d’Alzheimer, identifiée par une équipe de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et de l’Université McGill à Montréal pourrait retarder jusqu’à 4 ans le déclenchement de la maladie. Une découverte, présentée en marge de la Conférence internationale de l’Association Alzheimer (Copenhague) et publiée dans la revue Molecular Psychiatry, qui ouvre de nouvelles pistes de thérapie génique contre la maladie.
L'étude avait pour objectif de mieux cerner les processus biologiques qui conduisent la réponse à certains traitements comme les statines, mais elle a permis d'identifier des variantes génétiques naturelles qui confèrent une protection contre la forme la plus commune de la maladie d'Alzheimer. Le Pr Judes Poirier, de l'Université McGill, auteur principal de l'étude et son équipe identifient ici un lien entre le cholestérol dans e cerveau et le déclenchement de la maladie d'Alzheimer. Le Pr Judes Poirier est un expert de la relation entre le cholestérol et l'apolipoprotéine E (APOE), un gène dont certains variants prédisposent à la maladie d'Alzheimer.
Il s'agit ici de la découverte de variantes génétiques spécifiques dans un gène appelé HMG CoA réductase, qui règle normalement la production et la mobilisation du cholestérol dans le cerveau. Alors que plusieurs études épidémiologiques ont suggéré que l'utilisation de statines à mi-vie peut réduire le risque d'Alzheimer et cela jusqu'à 70%, d'autres études ont montré que leur administration chez des sujets déjà cliniquement diagnostiqués avec la maladie n'offre que peu d'avantages. Les chercheurs ont donc voulu étudier le processus biologique sous-jacent à la relation Alzheimer-statines. Ils montrent, à partir de l'étude génétique menée sur 2 cohortes de femmes, que la présence de certaines variantes est de nature à retarder de jusqu'à 4 ans, le développement de la maladie.
La découverte de ces variantes représente un pas important dans la compréhension de la neurobiologie de la maladie d'Alzheimer et dans l'utilisation de la génétique pour découvrir une nouvelle cible moléculaire qui réponde aux traitements. Elle contribue à expliquer pourquoi certains sujets âgés et porteurs de facteurs génétiques prédisposant à la forme la plus commune de la maladie d'Alzheimer échappent à la maladie et vivent au-delà de 90 ans et plus, sans déclin cognitif. Enfin, la découverte ouvre aussi la voie à la thérapie génétique.
Source: Molecular Psychiatry 15 July 2014 doi:10.1038/mp.2014.81 HMGCR is a genetic modifier for risk, age of onset and MCI conversion to Alzheimer's disease in a three cohorts study
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