AMIANTE: Et le désamiantage, comment limiter le risque?
Confiner, sur les chantiers de retrait, certains matériaux trop émissifs de fibres, assurer leur traçabilité, développer des techniques de mesure, de retrait et des équipements de protection individuelle plus performants. Cette nouvelle campagne de mesures par microscopie électronique à transmission analytique menée par la Direction générale du travail (DGT) portant sur les empoussièrements en fibres d’amiante, vient de donner lieu à de nouvelles recommandations de l’INRS sur la métrologie et le contrôle de la valeur limite d’exposition et sur les mesures de prévention.
L'amiante désigne un groupe de minéraux naturels fibreux utilisé, pendant plus d'un siècle, dans des milliers de produits à destination industrielle ou domestique, en particulier, pour l'isolation des bâtiments, pour ses performances techniques remarquables associées à un faible coût.
Le protocole de cette campagne de mesure a été élaboré avec l'appui de l'INRS, du LEPI (laboratoire d'étude des particules inhalées de la Ville de Paris) et de la CNAMTS. Les échantillons prélevés ont été analysés par META (microscopie électronique à transmission analytique).77 chantiers en situation réelle de travail, sélectionnés en fonction de la nature du matériau amianté et de la technique de traitement employée, portant en majorité sur des activités de retrait d'amiante, ont permis de recueillir 265 résultats exploitables.
Les résultats exploités par l'INRS montrent que les échantillons correspondant aux empoussièrements générés par ces couples « matériau-technique » sont constitués en moyenne de :
•68 % de fibres courtes d'amiante (FCA)
•17 % de fibres fines (FFA)
•15 % des fibres OMS
Les résultats confirment la nécessité d'adopter la technique par META pour la mesure de l'exposition.
Les recommandations de l'IRSN pour la prévention sur les chantiers de désamiantage :
· Renforcer la fiabilité des mesures d'empoussièrement,
· élaborer une formation spécifique dont bénéficierait le personnel des organismes chargés du prélèvement et de l'analyse,
· ne pas procéder au retrait de certains matériaux très liés rendus trop émissifs mais de les confiner en assurant leur traçabilité,
· centraliser les mesures de niveaux d'empoussièrement générés par chaque typologie de chantier,
· limiter le nombre de personnes exposées aux fibres,
· améliorer la traçabilité,
· mettre en place des programmes de gestion des appareils de protection respiratoire,
· développer des techniques de retrait évitant les interventions humaines directes,
· optimiser les équipements de protection individuelle,
· mener des études permettant d'établir les facteurs de protection.
L'OMS rappelle que toutes les formes d'amiante sont cancérogènes pour l'homme, et peuvent causer des mésothéliomes et des cancers du poumon, du larynx et des ovaires mais aussi d'autres maladies, telles que l'asbestose ou fibrose pulmonaire. Plus de 107.000 personnes meurent chaque année d'un cancer du poumon lié à l'amiante ou d'asbestose.
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