ANTHROPOLOGIE: Mais pourquoi les gens du nord ont-ils la grosse tête?
Ces scientifiques de l'Université d'Oxford nous révèlent que, plus au nord, les gens ont de plus grands cerveaux, enfin des cerveaux de plus grande taille. Cela n’a rien à voir avec l’intelligence, mais plutôt avec la luminosité, plus faible au nord et la taille nécessaire des yeux pour la percevoir. Cette étude originale, publiée dans l’édition en ligne du 27 juillet des Biology Letters, contribue certainement à la connaissance de l'évolution humaine mais est peu susceptible de trouver une application pratique pour la santé humaine.
En fait, cette recherche a porté sur la relation entre la taille des orbites et la taille de la boîte crânienne sur des habitants du monde entier et en fonction de leur distance à l'équateur. Ceux qui vivent dans des pays plus éloignés de l'équateur semblent avoir de plus grands yeux et un plus grand cerveau. Les chercheurs ont pensé que cette spécificité physique permet aux habitants de ces pays, moins ensoleillés, de détecter les niveaux plus faibles de lumière.
Comme l'étude a porté sur 73 “crânes” et a examiné les associations entre la taille de cavité de l'œil, la taille du cerveau et la distance de la personne de l'équateur au cours de l'évolution humaine, en utilisant . des crânes du musée d'histoire naturelle de l'Université d'Oxford et la Collection “Duckworth” de l'Université de Cambridge. Des recherches antérieures sur des animaux avaient déjà montré que des conditions de vie avec une faible luminosité, comme dans les régions plus éloignées de l'équateur, sont associées à de plus grands yeux. Des yeux de grande taille ont également été associés aux grandes zones du cerveau responsables du traitement des informations visuelles à la fois chez les animaux et les humains.
Le processus d'agrandissement des yeux pour s'adapter à la faible luminosité se serait déroulé sur des dizaines de milliers d'années. Cette croissance des yeux se serait accompagnée d'une croissance desrégions du cerveau qui traitent l'information visuelle. Pour tester cette théorie, les chercheurs ont donc mis en regard la taille des différentes parties de crânes provenant de différents pays à travers le monde avec la distance de ce pays à l'équateur. Ils ont mesuré la capacité crânienne, le volume orbitaire et le trou occipital sur les crânes de 73 adultes en bonne santé. Ces crânes provenaient de 12 populations indigènes différentes vivant à différentes distances de l'équateur. Les chercheurs ont ensuite estimé la taille moyenne du cerveau, des yeux et de la taille pour chaque population puis ont analysé ces données en fonction de la distance des sujets de l'équateur. Ils ont également estimé la température et la luminosité moyennes dans chaque pays.
Conclusion, vivre loin de l'équateur est associé à des orbites et une capacité crânienne plus larges. Ni la température, ni la taille moyenne ne peuvent expliquer cette association. Selon les chercheurs la sélection naturelle a joué en faveur de globes occulaires plus larges face à une luminosité progressivement déclinante. C'est un exemple frappant d'évolution humaine et d'adaptation de l'Homme à différentes conditions environnementales.