ANTIBIORÉSISTANCE : Des traitements plus courts font moins de RAM

Le microbiome joue un rôle clé pour la santé, et sa perturbation, par les antibiotiques notamment peut entraîner de nombreux effets néfastes, dont la résistance aux antimicrobiens (RAM). Cette étude menée à la Yale School of Public Health (New Haven, Connecticut) confirme un lien étroit entre la durée d’un traitement antibiotique et l’émergence de gènes de résistance aux antibiotiques. Le message est passé, dans la revue mBio, sur une réduction, également grâce à des traitements antibiotiques mieux calibrés, de ce risque d’antibiorésistance.
La résistance aux antibiotiques est aujourd’hui reconnue comme l’un des principaux fardeaux de santé publique, qui menace l'efficacité des traitements disponibles et peut entraîner des séjours hospitaliers prolongés et une mortalité accrue. On sait que la réduction de l'utilisation d'antibiotiques pourrait constituer une stratégie intéressante pour freiner la résistance. L’auteur principal, l'épidémiologiste Melinda Pettigrew, de la Yale School of Public Health relève que, pourtant, les données restent limitées sur la manière dont la durée du traitement affecte les gènes de résistance.
Un seul antibiotique, trop longtemps, peut induire plusieurs RAMs
Cette analyse des données d'un essai contrôlé randomisé (l'essai SCOUT-CAP) mené auprès d’enfants diagnostiqués avec une pneumonie communautaire, traités avec des antibiotiques bêtalactamines révèle que :
- un traitement de 5 jours d'antibiotiques est tout aussi efficace que le traitement standard de 10 jours ;
- le séquençage de l'ADN de prélèvements de gorge et d'échantillons de selles prélevés sur les enfants à 2 points de l’étude identifie même moins de gènes de résistance chez les enfants ayant reçu le traitement de 5 jours vs 10 jours ;
- certains de ces gènes s’avèrent associés à une résistance aux bêtalactamines, ce à quoi les chercheurs s'attendaient.
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Cependant, un traitement antibiotique plus long entraîne également une augmentation significative des gènes de résistance associés à d’autres antibiotiques.
« L’augmentation de la résistance est donc possible vis-à-vis de médicaments autres que celui du traitement suivi », écrit l’auteur principal.
- la durée du traitement modifie la population de bactéries commensales de différentes manières et l’antibiotique affecte le microbiote dans son ensemble.
L’étude n’a pas mesuré la durée de persistance de ces effets ou « résistome » ou collection de gènes de résistance chez les bactéries, mais il est clair que le microbiome finit par revenir à la normale.
Les chercheurs vont maintenant tenter d’exploiter le microbiome et de l’analyser de manière à pouvoir identifier les patients les plus à risque de résistance "microbiotique" aux antibiotiques.
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