ANTIBIOTIQUES : Des prescriptions irrationnelles et inacceptables, dénonce l'UFC
Quand un patient va consulter pour un mal de gorge et bien un médecin sur 2 lui prescrirait des antibiotiques. Les antibiotiques C’est toujours trop automatique !, communique l’UFC-Que Choisir qui rend publics au 21 janvier jour ces résultats, provenant de son enquête sur les prescriptions d’antibiotiques et « exige » du Ministère de la Santé la mise en œuvre sans délai de mesures concrètes d’information objective des médecins. Des prescriptions qui selon l’UFC sont inacceptables dans le contexte actuel de déficit de l’assurance maladie et de fragilité du système de soins.
L'enquête a été réalisée par une unique personne en bonne santé de la mi-octobre à la mi-novembre 2010 auprès de 50 médecins généralistes, à Paris, en région parisienne et en province, suivant le même scénario : prétendre un mal de gorge et dire craindre une angine.
Si la France a pu réduire en cinq ans la consommation d'antibiotiques prescrits de 25 %, elle reste, en Europe toujours le plus « gros » consommateur d'antibiotiques (Voir carte ci-contre) et sa consommation repart à la hausse depuis 2008 au rythme de 4 % par an. Si « Les antibiotiques, c'est pas automatique », n'échappe pas à l'analyse, ni à la critique puisque deux tiers des Français déclarent avoir reçu le message, 42% en ont été consommateurs ces douze derniers mois, un taux bien au-delà de la moyenne européenne. Enfin, la consommation de médicaments par habitant en France, est supérieure de 40 % à celle de nos voisins européens.
Preuve est faite sur le terrain avec cette enquête à la méthodologie originale ou un même patient, en bonne santé, va consulter 50 médecins en se plaignant d'un mal de gorge fictif. L'UFC indique : « Ces consultations ont donné lieu à des prescriptions aberrantes :
· 52 % des visites ont conduit à la prescription d'antibiotiques,
· seul un médecin de l'échantillon a retiré les antibiotiques de l'ordonnance après que l'enquêteur ait émis un doute sur leur utilité.
· en moyenne, chaque ordonnance comprenait 2,4 médicaments, en plus des antibiotiques, dont parfois des corticoïdes, pourtant non recommandés pour un mal de gorge.
L'UFC condamne, avec ces résultats, le caractère irrationnel des prescriptions, qui explique que 9 consultations sur 10 se concluent par une prescription de médicaments soit deux fois plus qu'aux Pays-Bas. L'UFC accuse : Prescriptions en « contradiction avec les impératifs les plus élémentaires de santé publique », « inacceptables en raison de la charge financière supportée par la collectivité ». Apporter plus d'information scientifique aux médecins, sur le bon usage des médicaments et les bonnes pratiques thérapeutiques doit contrebalancer la pression exercée sur les praticiens par l'industrie pharmaceutique, en particulier par les visiteurs médicaux salariés par les différents laboratoires.