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ANTIBIOTIQUES: Réduction des prescriptions, augmentation des infections?

Actualité publiée il y a 8 années 4 mois 1 semaine
BMJ

La question mérite d’être posée et les conséquences d’une prescription plus limitée des antibiotiques évaluées, même si le bon usage ne prête pas à discussion. Cette étude britannique a fait la vérification en évaluant l'impact d’une moindre prescription d'antibiotiques par les médecins généralistes pour le traitement des infections des voies respiratoires. Leurs conclusions, présentées dans le BMJ, confirme l’absence d’intérêt des antibiotiques pour ce type d'infections, sauf chez les groupes de population à risque élevé de pneumonie, une complication sévère possible.

Les chercheurs du King's College London, de l'Université de Southampton, de Bristol et d'Oxford ont cherché à vérifier 2 principes: si la réduction de prescription des antibiotiques conduirait (ou pas)


· à une hausse des taux d'infections des voies respiratoires,

· à une hausse de leurs complications, comme la méningite par exemple.

Les chercheurs ont défini comme « infections limitées aux voies respiratoires » la toux, le rhume et les infections de la gorge et des bronches. L'utilisation d'antibiotiques pour traiter ces types d'infections est déconseillée en raison du risque de résistance aux antibiotiques que l'on connaît.

Les chercheurs ont évalué les habitudes et évolutions de prescription et les taux d'incidence des infections des voies respiratoires pour plus de 4 millions de patients consultant chez 630 cabinets de médecins généralistes. Leur analyse confirme que,

· l'arrêt de prescription n'entraîne pas chez les patients concernés, un risque plus élevé de ce type d'infections et de leurs complications,

Ø sauf à entraîner une très faible augmentation de l'incidence de la pneumonie (soit 0,4% par an).

Précisément,

· le taux de consultations pour infections des voies respiratoires avec prescription d'antibiotiques a diminué, sur la période 2014- 2015, de 53,9% à 50,5% chez les hommes et de 54,5% à 51,5% chez les femmes.

· dans l'ensemble, ces réductions de prescriptions d'antibiotiques analysées en 2014 et 2015 ne sont pas nécessairement liées à un risque accru d'infection des voies respiratoires (en dehors de la pneumonie),

· le taux de consultation chez les généralistes pour infections des voies respiratoires a continué sa baisse à long terme,

· la baisse des taux d'incidence a été observée pour la plupart des complications, sauf donc pour la pneumonie.

Si ce dernier point nuit à une communication plus percutante -sur l'absence totale de risque lié à un arrêt de prescription des antibiotiques pour ce type d'infection-, les chercheurs espèrent que leurs résultats contribueront à la sensibilisation toujours nécessaire sur le bon usage des antibiotiques. Les auteurs recommandent néanmoins la prudence pour les sous-groupes à risque élevés de pneumonie.


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