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ANXIÉTÉ: Comment elle se transmet de génération en génération

Actualité publiée il y a 9 années 3 mois 2 semaines
PNAS

Dans les familles de singes rhésus mais aussi chez leurs cousins ​​humains, des parents anxieux sont plus susceptibles d'avoir des enfants anxieux. Cette étude de l’Université de Wisconsin-Madison montre, chez le singe, comment ce risque d’anxiété et de dépression est transmis des parents aux enfants. Les conclusions, présentées dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) identifient la base génétique de cette anxiété héréditaire et, curieusement, précisent que dans une certaine mesure, cette anxiété peut être considérée comme un avantage évolutif, car elle contribue à évaluer et échapper aux risques.

L'équipe du Département de psychiatrie de l'Université de Wisconsin-Madison montre comment un circuit sur-actif impliquant 3 zones du cerveau, transmis de génération en génération prépare le terrain au développement des troubles anxieux et dépressifs. L'analyse par IRM montre qu'une activité trop élevée dans ce circuit peut être à l'origine d'une anxiété-née extrême, observable dès la petite enfance.


L'auteur principal, le Dr Ned Kalin, psychiatre, espère que la découverte de ces fondements neuronaux de l'anxiété héritée pourra permettre le développement de traitements plus sélectifs. Ses précédentes recherches avaient déjà montré que le tempérament anxieux est hérité et qu'environ la moitié des enfants qui souffrent d'anxiété extrême vont développer des troubles psychiatriques liés au stress plus tard dans la vie.

En étudiant près de 600 jeunes singes appartenant à une grande famille multi-générationnelle, son équipe constate que près de 35% des tendances à l'anxiété peuvent s'expliquer par l'histoire et les relations familiales. Pour identifier les facteurs génétiques à l'origine des plus de 50% restants, les auteurs ont exposé les jeunes singes à des situations légèrement stressantes, comparables à celles que des enfants pourraient rencontrer. Et, durant ces expériences, ils analysaient par imagerie l'activité cérébrale des jeunes singes afin d'identifier les zones du cerveau associées aux différents niveaux d'anxiété.

Ils identifient ainsi les systèmes cérébraux responsables de la transmission des comportements liés à l'anxiété, de la mère à l'enfant. Ils identifient notamment un circuit neuronal associé au tempérament anxieux en début de vie. Ce circuit implique 3 zones du cerveau elles-mêmes impliquées dans la survie. Ces zones sont situées dans :

· le tronc cérébral, la partie la plus primitive du cerveau;

· l'amygdale, le centre de « la peur »;

· et le cortex préfrontal, centre des fonctions supérieures.

Cette anxiété innée n'est pas forcément un inconvénient : elle peut être considérée comme un avantage évolutif, car elle contribue à mieux gérer le risque, commentent les auteurs, mais, en cas de suractivité du système identifié, elle devient problématique car elle est source de troubles anxieux et de dépression. La recherche contribue à mieux comprendre la dimension génétique de l'anxiété à l'enfance extrême, mais il reste à pouvoir cibler les altérations moléculaires impliquées.

Source: PNAS doi: 10.1073/pnas.1508593112 Intergenerational Neural Mediators of Early-Life Anxious Temperament

Lire aussi : PARENTALITÉ: L'anxiété contagieuse des parents aux enfants -


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