ARTHROSE : D’une petite douleur au genou à la perte de fonction et à la dépression
Environ 13% des femmes et 10% des hommes âgés de 60 ans ou plus souffrent de douleurs au genou dues à l'arthrose. Cette étude de chirurgiens du service d’orthopédie de la Keio University (Tokyo) montre comment une douleur au genou induit rapidement chez le patient d’âge mûr une perte de fonction et de confiance en soi. Des conclusions présentées dans le Journal of the American Geriatrics Society qui apportent quelques repères pour détecter l’apparition de l’arthrose et suggèrent de prendre en charge de manière précoce ses symptômes pour éviter la perte de fonction et le développement de la dépression.
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L'arthrose est caractérisée par l’inflammation de l’articulation habituellement en raison de dommages au cartilage et à d'autres tissus environnants. L'arthrose du genou est fréquente chez les personnes d'âge moyen et plus âgées. Elle induit une limitation des activités de la vie quotidienne déjà bien documentée, une réduction de la qualité de vie et une réduction de la santé mentale. La prévalence globale de l'arthrose symptomatique du genou serait d'environ 13% chez les femmes et de 10% chez les hommes âgés de 60 ans et plus. Quelques études récentes ont déjà suggéré des associations entre l'arthrose du genou et le développement de symptômes dépressifs mais la plupart de ces études, citées par les auteurs, se sont concentrées, pour évaluer la sévérité de l’arthrose, sur les changements radiographiques plutôt que sur les symptômes réels de l'arthrose.
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Cette équipe de Tokyo a suivi 573 participants âgés de 65 ans et plus, dont 260 hommes, exempts de symptômes dépressifs à l’inclusion évalués en 2005 et 2006 et 2007-2008 pour leurs niveaux de douleur au genou et de déficience fonctionnelle. Les symptômes de dépression ont été également évalués lors d’entretiens, avec une échelle validée. 2 années plus tard, l'association entre la douleur au genou, la perte de fonction et les symptômes dépressifs a été évaluée. L’analyse montre que :
- au cours du suivi de deux ans, 11,9% des participants ont développé des symptômes dépressifs ;
- les niveaux de douleur et de perte de fonction sont associés au développement des symptômes dépressifs ;
- la douleur nocturne, la difficulté à enfiler ses chaussettes ou à retirer ses chaussettes sont des facteurs respectivement associés à un risque multiplié par 2,6, par 3,7 et par 3,1 de symptômes dépressifs.
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Cette étude montre qu’une douleur articulaire, même modérée, détectable par l’incapacité ou la difficulté à effectuer des actes simples du quotidien, comme enfiler une paire de chaussettes, peut favoriser une perte de fonction bien plus sévère qui elle-même induit le développement de la dépression. « Entretenir la fonction » et prêter attention à ces « petites » douleurs articulaires, dès l’apparition de l’arthrose peut permettre de maintenir une qualité et une joie de vivre et d’éviter le cercle vicieux perte d’autonomie et dépression. Les proches et les aidants naturels doivent donc savoir repérer et surveiller ces douleurs articulaires plus fréquentes avec l’âge.
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