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ASEPSIE : Les blouses des infirmières contaminées dans les hôpitaux ?

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 1 semaine
Infection Control and Hospital Epidemiology
Un rappel de l'importance d'une hygiène des mains sans faille à chaque entrée et sortie de la chambre du patient

Les tissus antimicrobiens des blouses des personnels soignants peuvent être inefficaces à prévenir la transmission bactérienne, suggère cette étude de l'hôpital universitaire Duke qui a examiné les risques liés à différents types de tissus.  Et même si les infirmières portent des blouses à propriétés antimicrobiennes, l’étude présentée dans la revue Infection Control and Hospital Epidemiology confirme le risque de contamination bactérienne des patients.

L’étude ASCOT (pour Antimicrobial Scrub Contamination and Transmission trial) a suivi, pendant 3 quarts de travail consécutifs de 12 heures, 40 infirmières, travaillant en service de soins intensifs médicaux et chirurgicaux, qui portaient 3 différents types de blouses (coton-polyester, avec particules d'argent intégrées dans ses fibres ou à base d’autres composés antibactériens) et a analysé les cultures des microbes prélevés sur chaque vêtement d'infirmière, des patients soignés par ces infirmières et de leur environnement de travail, avant et après chaque quart. Les infirmières ne savaient pas quel type de bouses elles portaient. Au total, 2.919 cultures de microbes prélevés à partir de barres de lits, de lits et de chariots dans chaque pièce et 2.185 cultures de microbes prélevés de la manche, de l'abdomen et de la poche des blouses des infirmières ont été analysées.

  • Aucune différence de contamination n’est identifiée en fonction du type de tissu ;
  • Une nouvelle contamination est identifiée dans 33% des 120 quarts de travail ;
  • Les blouses sont contaminées par des bactéries au cours de 16% des quarts de travail ;
  • 3 cas de contamination à partir de blouses ont été recensés chez des patients faisant l’objet d’une surveillance spécifique (confinement, port de masques et de gants…), car infectés par des bactéries résistantes aux médicaments ;
  • l'agent pathogène le plus fréquemment transmis est Staphylococcus aureus dont SARM.

 

Il n'y a pas véritablement d'environnement stérile, concluent les auteurs : « Les bactéries et les agents pathogènes seront toujours dans l'environnement. Les hôpitaux doivent développer et utiliser des protocoles pour améliorer l’asepsie de l'environnement de soins de santé, et les patients et les membres de la famille devraient se sentir habilités à vérifier auprès des personnels de santé s'ils font tout leur possible pour garder le patient à l’abri de cette contamination bactérienne ».

 

Les matériaux utilisés pour les blouses sont probablement inefficaces pour réduire les agents pathogènes en raison d’une exposition répétée dans un court laps de temps et prolongée.

 

Quelles recommandations ? Compte tenu de leurs résultats, les auteurs recommandent -à nouveau- une hygiène des mains sans faille à chaque entrée et sortie de la chambre du patient et, le cas échéant, -tout de même- l'utilisation de blouses et de gants : « les personnels de santé doivent comprendre qu'ils peuvent toujours être contaminés par leurs patients et l'environnement de soin ».


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