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ASPARTAME : Effets indésirables, quoi de neuf ?

Actualité publiée il y a 13 années 10 mois 1 semaine
The American Journal of Clinical Nutrition

Le débat sanitaire sur l'aspartame, un édulcorant artificiel aujourd’hui s’ouvre à nouveau avec la publication d’une étude récente dont les résultats ont été publiés dans l’American Journal of Clinical Nutrition. Après nombre d’effets indésirables évoqués tels que sclérose en plaques, lupus érythémateux, ou tumeurs du cerveau, cette étude sur près de 60.000 femmes enceintes conclut à une association entre consommation de sodas artificiellement sucrés et forte augmentation du risque d’accouchement prématuré.

L'aspartame a été découvert en 1965 par un chimiste de la société Searle et en 1974, une première AMM était accordée aux Etats-Unis par la Food and Drug Administration (FDA) en 1974. Son pouvoir sucrant est 200 fois supérieur à celui du saccharose. Cette AMM suspendue quelques mois pour possibilité d'effets toxiques et cancérogènes sur le cerveau était de nouveau accordée par la FDA en 1981 dans les aliments solides puis étendue aux boissons gazeuses en 1983.


Depuis, l'innocuité de l'aspartame a été évaluée et reconnue par le comité d'experts sur les additifs alimentaire de la FAO/OMS et, pour l'Europe, par le Comité scientifique de l'alimentation humaine (CSAH). Il a été autorisé par le Parlement européen le 30 juin 1994) et son utilisation est approuvée dans plus de 90 pays.

En France, l'aspartame a été autorisé en 1988. La dose journalière acceptable (DJA) de l'aspartame pour l'homme a été fixée à 40 mg/kg de poids corporel/j par le JECFA (1980).

L'aspartame, une substance génétiquement modifiée ? Une enquête en 1999 publiée par le journal The Independent, révélait que Monsanto, la plus grande société de biotechnologie au monde, utilisait des bactéries génétiquement modifiées pour produire l'aspartame dans les usines de production des États-Unis. Mosanto aurait en effet découvert que, grâce à une modification génétique d'une bactérie, la phénylalanine, qui rentre dans la composition de l'aspartame, pourrait être créée beaucoup plus rapidement. The Independent écrivait alors : “L'aspartame est fait en combinant la phénylalanine, qui est produite naturellement par les bactéries, un autre acide aminé. Monsanto a génétiquement modifié des bactéries pour leur faire produire plus de phénylalanine. Les scientifiques craignent que d'autres composés inconnus, qui peuvent se retrouver dans les aliments, soient produits par ce processus de modification génétique”.

De nombreux effets secondaires ont été évoqués: sclérose en plaques, lupus érythémateux, syndrome de la guerre du Golfe, tumeurs du cerveau, crises d'épilepsie, complications du diabète… Mais en 1996, c'est l'article d'Olney et al. suggérant sur une relation possible entre l'augmentation de la fréquence des tumeurs du cerveau chez l'homme et la consommation d'aspartame aux Etats-Unis, basé sur des données du National Cancer Institute qui alerte sur de possibles effets indésirables graves. En revanche, en France, les données épidémiologiques des registres des cancers ne permettent pas aujourd'hui de donner d'indication définitive sur une éventuelle relation aspartame - tumeurs du cerveau.

Pour les enfants et adolescents diabétiques: Un risque potentiel pourrait découler d'une consommation importante, en cas de masse corporelle faible ou de susceptibilité métabolique particulière.

L'étude de l'American Journal of Clinical Nutrition: Cette étude menée par des chercheurs danois du Statens Serum Institut de Copenhague a porté sur 59.334 femmes enceintes consommatrices de boissons fraîches, dont de sodas. La recherche conclut à une association entre la consommation de sodas sucrés “artificiellement”, à l'aspartame, gazeuses ou non gazeuses et un risque accru d'accouchement prématuré: En comparaison avec les femmes non consommatrices de ce type de boissons, l'odds ratio ajusté pour les femmes qui consomment chaque jour 1 boisson gazeuses sucrée artificiellement est de 1,38 (IC 95%: 1,15, 1,65), soit un risque plus élevé de 38%. Ce ratio pour les femmes qui consomment 4 portions de ces boissons chaque jour, s'élève à 1,78 (IC 95%: 1,19, 2,66), soit un risque de 78% plus élevé vs celui des non-consommatrices. Cette association reste identique que la femme ait un poids normal ou soit en surpoids. Aucune association n'est observée pour les boissons sucrées (normalement) gazeuses ou non gazeuses.

Ainsi, si pour l'Afssa, à ce jour, l'analyse de la littérature met en évidence l'absence d'arguments pour établir un lien de causalité entre aspartame et différents effets indésirables évoqués, cette nouvelle étude réalisée sur une grande échelle identifie un risque accru d'accouchement prématuré lié à la consommation d'aspartame.

Sources: Afssa (Anses) “ rapport sur un éventuel lien entre exposition à l'aspartame et tumeurs du cerveau”, The American Journal of Clinical Nutrition, 2010 Sep;92(3):626-33 « Intake of artificially sweetened soft drinks and risk of preterm delivery : a prospective cohort study of 59,334 Danish pregnant women »., mise en ligne Claire Tancrède, Santé log, le 11 janvier 2011 (Visuel Monsanto)

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