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ASPARTAME: L'Agence de sécurité sanitaire déclenche une nouvelle évaluation

Actualité publiée il y a 13 années 6 mois 2 semaines
Anses

Si l’Agence française, Anses, a suivi de près la position de l’Agence européenne Efsa, sur l’absence de preuves suffisantes pour modifier à la baisse la dose journalière admissible (DJA) d’aspartame ou d’autres édulcorants intenses, l’Agence française vient de décider de lancer une nouvelle évaluation des bénéfices et des risques nutritionnels de ces édulcorants. Un groupe de travail sera mis en place, chargé d'évaluer les bénéfices et les risques nutritionnels des édulcorants intenses et la nécessité éventuelle de nouvelles recommandations pour des populations sensibles.

L'Anses a examiné, elle aussi et tout comme l'Efsa, les deux nouvelles études portant sur d'éventuels effets sanitaires qui pourraient être attribués à l'aspartame ou à des boissons contenant des édulcorants alimentaires, dont l'aspartame. Selon l'Efsa, l'étude portant sur le potentiel carcinogène chez la souris (Soffritti et al., 2010 (1)) et l'étude épidémiologique examinant l'association entre la consommation de boissons non alcoolisées contenant des édulcorants artificiels et le risque accru d'accouchement prématuré (Halldorsson et al., 2010 (2)) – ne justifiaient pas une révision des évaluations précédentes de l'aspartame ou d'autres édulcorants actuellement autorisés dans l'Union européenne. Dans son avis du 14 mars, l'Agence confirme que ces deux nouvelles publications n'apportent pas de base scientifique suffisante pour une réévaluation de l'aspartame au plan toxicologique et précise qu'”il conviendrait de conduire de nouvelles études pour infirmer ou confirmer leurs résultats.”


L'enjeu actuel, la révision de la DJA : L'Agence française rappelle également dans son avis du 14 mars, que la dose journalière admissible (DJA) de l'aspartame a été plusieurs fois revue et confirmée par des agences sanitaires européennes et internationales au cours des dernières années et que ces deux nouvelles publications n'apportent pas de base scientifique suffisante pour justifier une révision de la DJA établie pour l'aspartame (40 mg/kg poids corporel/jour). Cette position solidaire de celle de l'Agence européenne est actuellement combattue en France par le RES (réseau Environnement Santé) qui juge l'expertise de l'Efsa déficiente.

Un groupe de travail chargé d'évaluer les bénéfices et les risques doit être monté prochaînement, annonce l'Anses, au 15 mars, qui pourrait, à la suite de ses évaluations, émettre de nouvelles recommandations pour les populations les plus concernées, parmi lesquelles les femmes enceintes. Mais la précision de recommandations destinées aux “populations les plus concernées” laisse présager l'absence de révision de la DJA?

Une question de sécurité sanitaire assortie d'énormes intérêts économiques.