ASTHME : L'urine révèle ce qui se passe dans les poumons
Les asthmatiques pourraient bientôt mieux respirer grâce à cette découverte d’une équipe d’allergologues et de biologistes de l’Université Edith Cowan (Australie) : l’équipe relève des différences dans l’urine des asthmatiques et des non-asthmatiques. Ainsi, un type spécifique de métabolite, appelé carnitines apparaît diminué chez les asthmatiques sévères. Cette découverte, documentée dans l’European Respiratory Journal suggère un nouveau biomarqueur de l’asthme et ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques.
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262 millions de personnes souffrent d'asthme dans le monde et ce profil biochimique spécifique, détectable l’urine pourrait permettre de diagnostiquer de manière mieux personnalisée les asthmatiques légers, modérés ou atteints de formes sévères.
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L’étude a analysé les échantillons d'urine de plus de 600 participants de 11 pays dans le cadre de l'essai européen U-BIOPRED visant à identifier et à mieux comprendre les différents sous-types d'asthme sévère.
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- Un type spécifique de métabolite, appelé carnitines, apparaît diminué chez les asthmatiques sévères. Or les carnitines jouent un rôle important dans la production d'énergie cellulaire et les réponses immunitaires ;
- d'autres analyses révèlent que le métabolisme de la carnitine est plus faible chez les asthmatiques sévères.
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L’auteur principal, le Dr Reinke, du Centre de métabolomique intégrative et de biologie de l’Université souligne la nécessité d’améliorer le traitement de l'asthme : « L'asthme sévère se développe lorsque la maladie n'est pas ou mal contrôlée, en dépit parfois de doses élevées de médicaments et/ou de plusieurs médicaments. Identifier et développer de nouvelles options de traitement passe par une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents ».
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La métabolomique pour mieux comprendre l’asthme : l’analyse du profil chimique du corps, ou «métabolome», permet d’obtenir un instantané de l'état physiologique du patient et des processus pathologiques en cours. Ici, c’est le métabolome urinaire qui permet aux chercheurs d’identifier les différences fondamentales qui peuvent aussi constituer les cibles de nouveaux traitements.
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L'urine peut-elle vraiment nous dire ce qui se passe dans les poumons ? C’est un peu le même principe qu’une biopsie liquide pour étudier un cancer, il est en effet difficile et invasif d'étudier directement les poumons. Mais les poumons contiennent beaucoup de vaisseaux sanguins et donc tout changement biochimique dans les poumons pénètre dans la circulation sanguine, puis est excrété par l'urine.
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Ce sont des résultats préliminaires mais qui désignent la carnitine comme un marqueur et une cible de traitement possible,
d’autant que le constat vaut indépendamment des traitements.
«Le métabotype urinaire de l'asthme sévère met en évidence une diminution du métabolisme de la carnitine indépendante du traitement par corticoïdes », concluent les auteurs.
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