AUTISME: Relancer la dynamique par la détection précoce
Chaque année, en France, ce sont 5 à 6.000 bébés qui naissent et qui seront atteints d’autisme. Le choix de la solidarité, soit 205 millions d’euros, est celui du 3ème plan autisme présenté le 2 mai par Marie-Arlette Carlotti, Ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion. 5 axes d’intervention pour parvenir à accompagnement respectueux des personnes autistes et de leur famille, définis après un long travail collectif réunissant associations, chercheurs, professionnels et parlementaires, avec, avant tout, un nouveau dispositif de détection précoce, sur 3 niveaux, de l’alerte au diagnostic complexe.
5 axes d'intervention, le diagnostic précoce, l'accompagnement tout au long de la vie depuis l'enfance, le soutien aux familles, la recherche et la formation de l'ensemble des acteurs de l'autisme ont été retenus. En tête, le diagnostic précoce facilité par le développement de tout un réseau de repérage et de dépistage de proximité. C'est sans doute le point le plus important alors que chez la plupart des enfants atteints, les troubles du spectre autistique ne sont généralement détectés, au plus tôt, que vers l'âge de 2 ans, reportant ainsi une prise en charge dont l'efficacité est liée à sa précocité. 63 millions d'euros chaque année devraient ainsi être consacrés au déploiement d'un réseau national de repérage, de diagnostic et d'interventions précoces, avec l'objectif d'une détection dès 18 mois.
3 niveaux de diagnostic : Le dispositif sera décliné dans chaque région sous l'égide des Centres de Ressources Autisme (CRA) à 3 niveaux :
· alerte par les professionnels de la petite enfance, puéricultrices, assistantes maternelles et membres de la communauté éducative et médecins de ville avec adoption d' « items » pour le repérage de l'autisme
· diagnostic « simple » par une équipe pluridisciplinaire de diagnostic de proximité par département
· diagnostic complexe s'appuyant sur les Centres Ressource Autisme associés à au moins une équipe hospitalière experte.
Si diagnostic précoce, prise en charge précoce : Des pôles régionaux d'interventions très précoces associés au réseau de diagnostic complexe seront constitués d'une part par des CAMSP (Centres d'Action Médico-Sociale Précoce) et de nouveaux SESSAD (Service d'éducation spéciale et de soins à domicile) spécialisés dans l'intervention auprès des très jeunes enfants repérés. Des unités d'enseignements en maternelle associant enseignants et professionnels médico-sociaux avec la création de 700 places sur la durée du plan ; pour une dépense totale de 46 millions d'euros.
L'accompagnement tout au long de la vie, financé à hauteur de 126 millions d'euros, passerait par la transformation et le renforcement des établissements et services médico-sociaux existants, l'harmonisation des parcours de soin, en particulier par l'intermédiaire des centres Ressource
Autisme (CRA). Sur le papier, les familles ne sont pas oubliées et 15 millions d'euros devraient permettre de renforcer, toujours via les CRA de renforcer l'accueil, le conseil et la formation des parents. Des solutions « de répit » doivent être également proposées par la création de 350 places supplémentaires d'accueil temporaire pour enfants, adolescents ou adultes autistes sur tout le territoire.
La recherche sera orientée vers des axes prioritaires comme l'identification de marqueurs biologiques, la meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents et le développement d'outils de diagnostic précoce. Professionnels de santé, travailleurs sociaux et professionnels du secteur social et médicosocial bénéficieront d'une formation, en particulier dans le cadre du Développement Professionnel Continu (DPC).
En conclusion, un 3ème Plan qui suit les recommandations et tente de pallier aux réserves émises par le bilan du second plan, fin 2011, qui dénonçait le retard français, par rapport à de nombreux pays, en particulier les pays anglo-saxons et d'Europe du Nord, dans l'approche de ces troubles et dans la mise en place de méthodes d'accompagnement et éducatives adaptées. Un plan attendu « au tournant » par les parents, comme par les professionnels et les associations, sur les approches de prise en charge et les formations professionnelles retenues, sur le respect du nombre de places à créer et sur les choix d'affectation des budgets. Un Plan enfin dont on attend un véritable tournant thérapeutique de la conception de psychose à celle de trouble du développement qui laisse au-delà du soin, toute sa part à l'éducation.
Autres actualités sur le même thème
-
ALZHEIMER : Un segment de bêta-amyloïde clé dans la toxicité neuronale
Actualité publiée il y a 4 années 1 mois -
DÉPRESSION: Pouvoir la prédire 4 ans à l'avance
Actualité publiée il y a 9 années 10 mois -
Le syndrome d'ASPERGER, grand absent de la nouvelle édition du DSM-5
Actualité publiée il y a 11 années 10 mois -
Le RETARD CHRONIQUE: Trouble, addiction ou mauvaise gestion du temps?
Actualité publiée il y a 11 années 3 mois