AUTISME: Rien ne vaut l'implication précoce des parents
Cette approche thérapeutique qui permet aux parents d’apprendre à soutenir l'apprentissage de leur enfant autiste durant les activités quotidiennes montre ici toute son efficacité. Selon ses résultats, présentés dans la revue Pediatrics, elle permet, grâce à un soutien intensif des parents plutôt que des cliniciens, d’améliorer le développement et les compétences de communication sociale et de réduire les symptômes de l’autisme. Un type d'intervention accessible à toutes les familles de jeunes enfants atteints d'autisme.
Amy Wetherby, directeur de l'Institut de l'autisme à la Florida State University of Medicine et auteur principal de l'étude, rappelle que si le diagnostic précoce est essentiel, il ne sert à rien sans intervention précoce. Si, au cours de ces dernières années, des essais d'intervention plus précoce se sont multipliés, ont abouti à de meilleurs résultats pour les enfants, ces programmes se sont souvent heurtés à l'importance de la mobilisation nécessaire de la part des cliniciens. D'autres interventions se sont centrées sur la formation des parents, les parents ont appris, mais les bénéfices sur les enfants restent discutables.
Cet essai contrôlé randomisé mené chez les familles de 82 enfants en bas âge atteints de TSA alors âgés de 18 mois a comparé 2 interventions de 9 mois, mises en œuvre dans le cadre du Projet Early Social Interaction (ESI). Ces interventions consistaient à former les parents à impliquer les enfants dans leurs différentes activités quotidiennes, soit en session de groupe une fois par semaine, durant 9 mois, soit par formation individuelle à domicile 3 fois par semaine pendant 6 mois, puis 2 fois par semaine pendant les 3 mois suivants.
Les 2 programmes enseignaient aux parents, via une méthodologie bien spécifique, à « travailler » avec leurs enfants de 20 à 25 heures par semaine à l'occasion de leurs activités quotidiennes. Il ne s'agissait pas seulement de jouer mais aussi de partager des repas et des collations, des soins, des tâches ménagères et, finalement, d'impliquer les enfants dans ces activités du quotidien. Au programme aussi, des sorties dans la communauté, dans les aires de jeux, les courses à l'épicerie, des repas au restaurant, pour renforcer l'ouverture sociale.
Mêler amusement et apprentissage, résume l'auteur, le Pr Amy M. Wetherby, de l'Université de Floride. La communication sociale comprend le regard, les expressions faciales, les gestes, les sons, le partage de l'émotion, l'écoute, la compréhension des mots, la découverte des objets, autant de dimensions sur lesquelles les enfants autistes ont des difficultés d'apprentissage. «Nous avons appris aux parents à pousser leurs enfants à une étape très critique de leur développement, où le cerveau est encore très apte à apprendre. Si le parent peut commencer tôt, alors nous sommes capables de modifier la trajectoire de l'apprentissage pour le reste de la vie de l'enfant ».
L'implication précoce des parents, toujours une approche efficace : L'étude constate que les 2 types d'interventions permettent d'améliorer la communication et de réduire les symptômes chez les enfants atteints d'autisme.
Cependant, les enfants du second groupe ont développé encore plus leur compréhension et communication sociales, suggérant un impact plus élevé des séances de formation individuelles à la maison. Une approche que l'équipe souhaiterait mettre en œuvre dès l'âge de 12 mois et évaluer, également, chez les enfants présentant des retards de langage.
Source: Pediatrics November 3, 2014 doi: 10.1542/peds.2014-0757 Parent-Implemented Social Intervention for Toddlers With Autism: An RCT
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