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AVC, TRAUMA CÉRÉBRAL : Rebooter la mémoire c’est possible

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 1 semaine
Current Research in Neurobiology
La stimulation du thalamus antérieur permet de « raviver », au moins en partie, la mémoire perdue lors d'un trauma cérébral ou d'un AVC (Visuel Adobe Stock 332837726)

Cette équipe de neurologues des universités de Canterbury et d'Otago (Nouvelle-Zélande) et de l'université d'Oxford (UK) identifient pas moins qu’un hub cérébral clé, pour la restauration de la mémoire, en particulier après une lésion, un AVC ou un traumatisme cérébral. Ces travaux, publiés dans la revue Current Research in Neurobiology apportent la démonstration que la stimulation du thalamus antérieur permet de « raviver », au moins en partie, la mémoire. Des résultats expérimentaux mais qui en suggèrant que les thérapies de stimulation ciblée du thalamus antérieur pourraient ainsi restaurer la mémoire, ouvrent un grand espoir aux patients amnésiques ayant subi des lésions cérébrales.

 

Le cerveau des mammifères abrite un réseau complexe de structures qui forment et soutiennent la mémoire, et une petite zone, appelée thalamus antérieur, semble un rouage essentiel de ce système. Les dommages au tractus mammillothalamique (MTT), une connexion importante pour ce hub, peuvent ainsi provoquer des pertes de mémoire, chez les patients victimes d'un AVC, ou d’autres types de lésions cérébrales. « De tels dommages se produisent dans plusieurs affections neurologiques, les lésions cérébrales aiguës, telles que celles causées par un accident vasculaire cérébral, mais aussi dans les démences », explique l’auteur principal, le professeur Dalrymple-Alford de l’Université de Canterbury.

« Le thalamus antérieur pourrait détenir la clé de la récupération de la mémoire

après une lésion cérébrale », écrivent les chercheurs, dans leur communiqué.  

 

Comprendre l’étiologie des troubles de la mémoire : les auteurs soulignent qu’on ignore toujours si les troubles de la mémoire sont causés par une perte irréversible de tissus ou par des dysfonctionnements plus larges du réseau cérébral. L’équipe a donc cherché à comprendre si la fonction de mémoire perdue peut donc être récupérée. Les scientifiques ont donc simulé la perte de mémoire chez la souris, modèle de lésions du MTT puis testé les effets de ces lésions sur la mémoire spatiale à l'aide du test de labyrinthe. L’expérience montre que ces lésions cérébrales affectent la capacité d’orientation, leur mémoire de travail et induisent des symptômes de type syndrome amnésique.

 

Restaurer la mémoire de travail perdue ? C’est la tentative de l’équipe qui a testé, sur la base d’études précédentes, si la stimulation du thalamus antérieur pouvait aider à restaurer la mémoire. Par optogénétique, une technique émergente basée sur la lumière qui permet l'activation de neurones spécifiques, les chercheurs sont parvenus à stimuler les neurones du thalamus antérieur chez les animaux modèles de lésions MTT, puis ont testé à nouveau leurs performances cognitives.

 

  • Un modèle régulier de stimulation permet d’améliorer la mémoire de travail et spatiale ;
  • améliore la rythmicité électrique dans le système de mémoire ;
  • augmente l'expression de la protéine Zif268, un marqueur de l'activité neuronale dans la mémoire.

 

Ainsi, la stimulation régulière du thalamus antérieur pourrait relancer et « raviver » la mémoire chez des patients l’ayant perdue à la suite de lésions cérébrales, traumatiques ou vasculaires.

 

De plus, ces données remettent en question les précédentes hypothèses selon lesquelles la récupération de la mémoire dépend principalement de structures telles que l'hippocampe et le cortex préfrontal. En éclairant le rôle de l'augmentation de l'activité neuronale dans le thalamus antérieur dans le soutien de la mémoire, l’étude confère, à cette structure cérébrale, un rôle clé jusque-là ignoré.  

 

En résumé, la stimulation des neurones du thalamus antérieur pourrait aider à inverser l'amnésie clinique associée aux altérations des voies impliquant cette région cérébrale, non seulement chez les patients atteints de lésions cérébrales et d'accidents vasculaires cérébraux, mais également chez ceux atteints d'autres troubles neurologiques comme la maladie d'Alzheimer et la schizophrénie.


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