BINGE DRINKING : Quelques excès suffisent à l'alcoolodépendance
La consommation excessive d'alcool augmente le risque de développer des problèmes d'alcool, même chez les buveurs modérés, conclut cette étude d’une équipe de l’Université du Texas à Austin : les conclusions, présentées dans l’American Journal of Preventive Medicine révèlent que ces buveurs moyens modérés avec un schéma de binge drinking occasionnel, sont 5 fois plus susceptibles de développer des troubles de la consommation d’alcool. Quelques excès suffisent ainsi à déclencher une alcoolodépendance, y compris chez des buveurs généralement modérés.
Il s’agit d’une large analyse d’un échantillon national d'adultes qui met finalement en garde sur les effets, à long terme, de quelques excès intensifs mais occasionnels : les consommateurs généralement modérés d’alcool -soit un verre par jour pour les femmes et 2 pour les hommes- qui pratiquent de temps en temps le binge drinking, soit une consommation >5 verres sur une courte durée, ont un risque accru de problèmes d'alcool dans les 9 années qui suivent.
L’auteur principal, le Dr Charles Holahan, professeur de psychologie résume ainsi : « une personne dont la consommation totale est de 7 verres le samedi soir présente un profil de risque plus élevé qu'une personne dont la consommation totale est une boisson quotidienne avec le dîner, même si en fin de compte leur niveau de consommation hebdomadaire est le même ».
L’excès ponctuel plus nocif qu’une consommation "étalée"
La recherche sur la consommation excessive d'alcool a tendance à se concentrer sur les adolescents et les jeunes alors que la plupart des excès surviennent plutôt chez les adultes de plus de 30 ans. Par ailleurs, la recherche se concentre généralement sur le niveau moyen de consommation d'alcool d'une personne, ce qui peut masquer des excès de consommation. Ainsi, l'impact de la consommation excessive d'alcool ou du binge drinking reste à préciser dans un contexte de consommation global.
Le modèle de consommation doit être pris en compte, souligne le Dr Rudolf Moos, co-auteur et professeur émérite de psychiatrie et de sciences du comportement à la Stanford University : « Cela laisse de nombreux buveurs supposer à tort qu'un niveau moyen modéré de consommation est sans danger, quel que soit le modèle de consommation ».
L’étude : afin de mieux comprendre l'impact des habitudes de consommation, les chercheurs ont analysé les réponses de 1.229 buveurs âgés de 30 ans et plus tirées de 2 vagues d’enquête. L’analyse révèle que la plupart des cas de consommation excessive d'alcool et de troubles de la consommation, surviennent, à terme, chez des buveurs modérés « moyens ».
« Une grande partie de la consommation excessive d'alcool échappe à l’analyse en santé publique,
parce que ces excès se produisent chez des personnes qui consomment habituellement modérément".
Ces résultats soulignent la nécessité d'interventions ciblant cette typologie de buveurs souvent peu concernés par les stratégies de prévention conventionnelles.
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