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BIOLOGIE du VIEILLISSEMENT : Un simple test sanguin pour mesurer l’âge physiologique

Actualité publiée il y a 4 années 11 mois 5 jours
Nature Medicine
9 des 373 protéines identifiées pourraient déjà apporter des prédictions très satisfaisantes et donner lieu à un home test qui permettrait à chacun de suivre son vieillissement biologique.

Ces scientifiques de l’Université de Stanford n’ont pas besoin de vous regarder pour deviner votre âge biologique. Ils ont en effet développé une « sorte » d’horloge physiologique constituée par les niveaux de 373 protéines circulant le sang. Cette horloge biologique peut apporter des données précieuses sur la santé et la physiologie du sujet. Ces travaux présentés dans la revue Nature Medicine, ouvrent la perspective d’un test sanguin, d’ici 5 à 10 ans.

 

Le vieillissement est un facteur de risque majeur de plusieurs maladies chroniques qui limitent l'espérance vie. Les mécanismes du vieillissement sont donc de plus en plus reconnus comme des cibles thérapeutiques possibles. Des études in vivo ont montré que perfuser du sang de jeunes souris peut inverser les signes du vieillissement et de la maladie dans plusieurs tissus. Ces données suggèrent que des modifications moléculaires du sang liées au vieillissement pourraient permettre de mieux comprendre la biologie du vieillissement, et peut-être l’inverser. « Nous savons depuis longtemps que la mesure de certaines protéines dans le sang peut renseigner sur l'état de santé d'une personne », explique le Pr Tony Wyss-Coray, professeur de neurologie à Stanford. Par exemple, les lipoprotéines permettent de mieux évaluer la santé cardiovasculaire. Ces changements dans les niveaux de nombreuses protéines qui migrent des tissus corporels dans le sang non seulement caractérisent mais causent aussi ce phénomène du vieillissement.

Les niveaux de milliers de protéines évoluent avec l’âge

Une photographie de l’état du corps à travers l’étude des protéines plasmatiques : Les protéines sont comparées à des « bêtes de somme » des cellules du corps, et lorsque leurs niveaux changent, cela signifie que les cellules ont également changé. Les chercheurs ont analysé le plasma sanguin de 4.263 participants, âgés de 18 à 95 ans. En évaluant les niveaux d'environ 3.000 protéines dans le plasma de chaque individu, l'équipe a identifié 1.379 protéines dont les niveaux varient de manière significative avec l'âge des participants. Ainsi, l’équipe a pu obtenir une photographie de ce qui se passe dans le corps ou une image de l’état de santé général du sujet.

 

Le vieillissement physiologique ne se produit pas à un rythme toujours égal, constate également l’analyse, mais semble plutôt suivre une trajectoire « hérétique et saccadée », avec 3 principaux points d'inflexion dans le cycle de vie humain. Ces trois points apparaissent en moyenne aux âges de 34, 60 et 78 ans et peuvent être clairement différenciés par des pics de changements des protéines dans le sang. Ainsi, les niveaux de nombreuses protéines restent constants pendant un certain temps, puis subissent tout d’un coup des changements brusques à la hausse ou à la baisse. Et ces changements semblent se regrouper à ces 3 principaux âges de la vie, le début de l'âge adulte, l’âge mûr et le troisième âge.

 

La formule résultante constitue une horloge biologique « de la vie » : cette formule permet en effet de prédire l'âge du sujet dans une fourchette de 3 ans. Et lorsqu’elle prédit un âge nettement inférieur à l’âge chronologique, c’est bien parce que le sujet est en très bonne santé pour son âge. La formule est un algorithme basé sur les niveaux de 373 des protéines identifiées, une sélection suffisante pour prévoir l'âge des participants avec précision. L'étude confirme également que les hommes et les femmes, représentés de manière équivalente dans l'étude, vieillissent différemment. D’ailleurs, parmi les protéines analysées, 895 (près des deux tiers) s’avèrent significativement plus prédictives pour un sexe que pour l’autre. Le sexe, soulignent les chercheurs est donc bien un critère primordial à prendre en compte dans les recherches biologiques.

 

Les applications cliniques de cet algorithme pourraient voir le jour d’ici 5 à 10 ans. Elles permettront d’identifier les personnes qui vieillissent « trop » rapidement et qui sont menacées par des maladies liées à l'âge telles que la maladie d'Alzheimer ou les maladies cardiovasculaires. Elles permettront également d’évaluer les effets de nouveaux médicaments ou interventions thérapeutiques ou diététiques pour lutter contre le vieillissement.

 

« Chacun d’entre nous aimerait savoir comment ce qu’il prend, consomme, fait, affecte son âge physiologique ». 9 des 373 protéines identifiées pourraient déjà apporter des prédictions très satisfaisantes et donner lieu à un home test qui permettrait à chacun de suivre simplement son vieillissement biologique.


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