BIOPSIE LIQUIDE: L'analyse des métabolites sanguins pour mieux personnaliser le traitement
Parmi les grands axes de progrès dans la gestion des cancers, la biopsie liquide, praticable sur le plasma sanguin, le liquide céphalo-rachidien ou même la salive, et bien évidemment non invasive au contraire de la biopsie de tissus tumoraux. Au-delà de son caractère non-invasif, la biopsie liquide permet d’analyser métabolites et mutations dans le diagnostic de tumeurs difficiles à atteindre, comme les cancers du cerveau par exemple. C’est donc un nouvel outil de détection, de diagnostic et de personnalisation « révolutionnaire » à nouveau mis en exergue au dernier congrès de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology). Cette nouvelle étude, présentée dans la revue Molecular Cancer Therapeutics documente ainsi comment les niveaux de métabolites analysables dans le sang, peuvent permettre d’évaluer la réponse au traitement et donc contribuer à sa personnalisation en fonction de chaque patient.
Cette nouvelle façon « en routine » de surveiller le traitement pourrait également contribuer à accélérer le développement de nouveaux médicaments qui vont cibler les faiblesses génétiques des cellules cancéreuses spécifiques à chaque patient. Ici, les chercheurs de l'Institute of Cancer Research (Londres) ont mesuré, dans le cadre d'un essai clinique de phase I, les niveaux de 180 marqueurs sanguins chez 41 patients atteints de cancers avancés. L'analyse de combinaisons de marqueurs métaboliques leur permet d'évaluer avec précision comment les cancers répondent à un médicament (pictilisib) qui cible une voie moléculaire spécifique, appelée kinase PI3, dans les cellules cancéreuses.
La nouveauté, sur le champ des biopsies liquides, réside dans l'analyse des métabolites sanguins, car les métabolites et leurs niveaux varient naturellement en fonction du moment de la journée ou de l'apport alimentaire du patient. Cependant, malgré cette variabilité, cette signature semble tout à fait indicative de la réponse de la tumeur au traitement. Ici, la méthode est développée spécifiquement pour pictilisib mais pourrait être adaptée à l'identification de marqueurs métaboliques de réponse à d'autres traitements.
La biopsie liquide ouvre donc la possibilité d'une identification plus aisée de chaque type de tumeur en fonction de sa composition moléculaire individuelle et permet ainsi la personnalisation du traitement. Elle permet de détecter les mutations spécifiques et représentatives à partir d'un échantillon de plasma, de LCR et de salive par l'analyse de l'ADN tumoral circulant. La biopsie liquide du plasma s'est ainsi déjà révélée utile dans les cancers du côlon, du sein et du poumon. Ici, l'analyse des signaux métaboliques dans le sang permet de surveiller les patients régulièrement au cours du traitement et de voir si le traitement doit être adapté. C'est donc moins de risque pour les patients, une meilleure personnalisation du traitement et un suivi plus facile de l'évolution de la maladie.
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