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BLAST: Des lésions cérébrales bien spécifiques

Actualité publiée il y a 9 années 7 mois 3 semaines
Acta Neuropathological Communications

Le blast, ce processus pathologique lié à l’exposition à une onde de choc, issue d'une explosion ou d'un bombardement par exemple, entraîne des lésions cérébrales encore mal caractérisées. Ces scientifiques américains progressent dans la compréhension de ce traumatisme ou « shell shock ». Ils mettent en évidence, avec cette petite étude menée auprès de 5 soldats, décédés à l’âge de 28 ans, les premières caractéristiques d’une lésion cérébrale spécifique entraînant douleur, anxiété et dépression. Quelques conclusions dans la revue Acta Neuropathological Communications qui pourront faire avancer la compréhension de la physiopathologie du blast, permettant un diagnostic plus précis des victimes et à terme une meilleure prise en charge.


Les chercheurs de l'université Johns Hopkins ont analysé les données d'autopsies de 5 soldats, tous exposés aux ondes de choc d'explosions et de bombardements de guerre, et décédés à l'âge de 28 ans, dont 3 de surdose d'alcool ou d'opiacés. Ces sujets ont été comparés à des témoins appariés pour l'âge dont 6 décédés également d'overdose, 6 d'hypoxie cérébrale, 5 de lésion cérébrale traumatique liées à des chutes ou des accidents de la circulation et 7 décédés sans antécédents de traumatisme ou de lésion au cerveau.

Les chercheurs constatent que,

· 4 des 5 soldats présentent des lésions axonales diffuses, soit des dommages aux axones, ces longues fibres nerveuses qui transportent les signaux électriques dans le cerveau.

· des signes d'accumulation de protéine précurseur de l'amyloïde (PPA) dans les fibres nerveuses dans différentes zones du cerveau, notamment dans la région frontale.

· Ces accumulations forment des modèles en forme de nid d'abeille, caractéristiques de cette exposition et non retrouvés chez les sujets témoins.

Si cette étude n'apporte qu'une piste sur les caractéristiques spécifiques de ce traumatisme, ses conclusions confirment les études menées sur l'animal, qui suggèrent également que ces explosions provoquent des lésions axonales diffuses dans tout le cerveau, plutôt qu'isolées dans une zone cérébrale précise. Les lésions axonales constatées apparaissent proches de celles retrouvées dans certains traumatismes crâniens, où l'impact induit des ondes qui, se propagent dans le volume fermé du cerveau et entraînent ces mêmes lésions cérébrales. Cependant la cause des décès d'une partie des sujets (overdose) peut aussi prêter à confusion.

Un SSPT pas comme les autres ? Aujourd'hui, la plupart des experts considèrent aujourd'hui ce traumatisme ou « shell shock » comme un type de syndrome de stress post-traumatique (SSPT), qui comme tout SSPT peut en effet entraîner un risque accru d'excès d'alcool et d'usage de drogues. Ces données qui appellent à être confirmées sur un plus grand nombre de sujets, permettent de caractériser ce traumatisme, de mieux appréhender ses conséquences sur le cerveau et donc ses symptômes, et d'avancer vers un meilleur diagnostic et une prise en charge plus efficace de ces lésions.

Source: Acta Neuropathological Communications November 25 2014 doi:10.1186/s40478-014-0153-3

The problem of axonal injury in the brains of veterans with histories of blast exposure (Visuel © vitstudio - Fotolia.com)

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