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C. DIFFICILE: La bactérie qui double le taux de réadmission à l'hôpital

Actualité publiée il y a 9 années 5 mois 2 semaines
American Journal of Infection Control

Les patients atteints d'une infection à Clostridium difficile sont 2 fois plus à risque d’être ré-hospitalisés que les patients sans infection, révèle cette étude qui met l’accent une nouvelle fois sur la résistance des infections nosocomiales et leur poids dans les dépenses de santé. De nouvelles données, publiées dans l'American Journal of Infection Control, qui engagent, une nouvelle fois à une prescription réfléchie des antibiotiques.


Les chercheurs du Detroit Medical Center, un centre constitué de 7 hôpitaux dans le sud du Michigan, ont mené cette large étude pour comprendre l'épidémiologie des réadmissions liées à C. difficile. Ils ont analysé les données liées à 51.353 hospitalisations pour aboutir à 615 patients, soit environ 1% diagnostiqués d'infection à C. difficile, dont dès l'admission et 297 au cours de l'hospitalisation. Le suivi montre que,

· 30,1% des patients avec infection à C. difficile ont dû être réadmis à 30 jours ou plus,

vs 14,4% en moyenne,

· la durée de la ré-hospitalisation s'avère significativement plus élevée chez ces patients infectés à C. difficile, soit en moyenne de 4,4 jours pour les cas considérés comme communautaires et 6,4 jours pour cas considérés comme des infections nosocomiales.

Ainsi, les réadmissions de patients infectés à C. difficile entrainent, globalement, une semaine de plus d'hospitalisation que les autres réadmissions, conclut l'auteur principal, le Dr Teena Chopra, expert en hygiène hospitalière et responsable du service des maladies infectieuses.

Le fardeau entrainé par C. difficile sur le système de santé est donc double, avec une première hospitalisation prolongée et une ré-hospitalisation plus fréquente et également plus longue. Les patients qui prennent des antibiotiques sont les plus à risque de développer ce type d'infection : Les études montrent en effet que plus de la moitié des patients hospitalisés recevra un antibiotique au cours de son séjour à l'hôpital, mais que 30 à 50% de ces prescriptions ne sont pourtant pas nécessaires ou encore inadaptées (Source CDC). Il s'agit donc de poursuivre les efforts permettant d'améliorer la prévention et le contrôle des infections nosocomiales et d'ajuster plus rigoureusement la prescription d'antibiotiques.

C. difficile qui entraine une inflammation du côlon et la diarrhée peut être une infection mortelle. C'est aujourd'hui la cause microbienne la plus courante d'infection nosocomiale, entrainant aux seuls Etats-Unis le décès d'environ 30.000 patients et un coût de santé estimé à près de 5 milliards de dollars par an. En France, C. difficile "ne" serait à l'origine que de 3% environ des 16.000 infections nosocomiales recensées chaque année(Voir tableau ci-contre).

Source: American Journal of Infection Control (In Press) via Eurekalert (AAAS) C. difficile doubles hospital readmission rates, lengths of stay (Visuel NIH)

Plus d'études sur C. difficile

Lire aussi : INFECTIONS NOSOCOMIALES et ANTIBIOTIQUES: La réflexion avant la prescription -


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