C. DIFFICILE : Sable chaud, coquillages et bactéries
Le sable des aires de jeux publiques -et des plages- pourrait jouer un rôle non négligeable dans la transmission des infections, notamment à C. difficile, conclut cette étude madrilène. L’étude, présentée dans la revue Zoonoses and Public Health révèle une large présence, génétiquement diversifiée de la bactérie anaérobie, dont certaines souches sont confirmées comme épidémiques. Rappelons que depuis 2003, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle à mener des études épidémiologiques sur l'impact de la qualité de sable sur la santé des baigneurs et à établir des stratégies de surveillance.
Un peu de sable au bout du doigt, placé dans la bouche, contient assez de germes pour entraîner des maladies gastro-intestinales… suggérait déjà cette étude. Le sable contient toutes sortes de micro-organismes, y compris de ceux qui peuvent nuire à la santé humaine, a précisé une autre étude de l'Université de Miami, qui recommande une meilleure surveillance du sable sur les plages de loisirs, afin de minimiser les risques pour la santé des baigneurs. Différentes études ont ainsi suggéré que le sable des terrains de jeux publics ou des plages pourrait jouer un rôle dans la transmission des infections, en particulier chez les enfants. De plus, l'accès, même limité des animaux à certaines de ces aires pourrait augmenter ce risque.
Les chercheurs de l’Universidad Complutense de Madrid constatent la présence de Clostridium difficile dans 20 paires de bacs à sable pour les enfants -et pour les chiens- situés dans différentes aires de jeux. Ils analysent la diversité génétique des souches isolées et évaluent leur sensibilité aux antibiotiques. Globalement,
-52,5% soit 21 sur les 40 échantillons s’avèrent positifs à C. difficile ;
-8 isolats à des souches toxigènes dont 7 épidémiques ;
-tous les isolats apparaissent de génotypes suggérant une absence de corrélation.
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En pratique donc, la présence dans des bacs à sable, de souches C. difficile, dont certaines épidémiques, est donc confirmée. Certaines de ces souches pourraient induire une augmentation de la production de toxines et, dans certains cas, favoriser la résistance aux médicaments. Et donc participer à l’émergence de l’antibiorésistance. Enfin, certaines de ces souches sont bien connues pour causer des symptômes chez les hôtes humains allant de la diarrhée légère à une « inflammation mortelle du côlon ».
Des données qui appellent à l’action, concluent les auteurs, qui appellent à une surveillance plus régulière et à d’autres études environnementales pour évaluer la présence de ces agents pathogènes émergents. Dans cette attente, quelques mesures d'hygiène de base après le jeu ou la plage...
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