CALVITIE: Se faire de nouveaux cheveux avec ses propres cellules
De nombreuses recherches se sont essayées à vaincre la calvitie -encore appelée alopécie androgénétique- qui touche, à des niveaux différents et avec l’âge, près de 70% des hommes et reste souvent mal vécue par ses « victimes ». Cette nouvelle tentative, de l'Université de Columbia présentée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) est la première à réussir à induire la croissance de nouveaux cheveux humains. La technique utilise les propres cellules du patient pour lui faire pousser de nouveaux cheveux.
Ces chercheurs de Columbia sont parvenus à développer une nouvelle méthode de restauration du cheveu qui génère une nouvelle croissance, et ne fait pas que relocaliser les cheveux d'une partie du cuir chevelu à l'autre. La démarche est intéressante car elle pourrait se combiner à la greffe de cheveux que ce soit pour les femmes ou pour les hommes dans les premiers stades de la calvitie.
Car, en pratique, 90% des femmes présentant une perte de cheveux ne sont pas de bons candidats à la greffe en raison de la pénurie de donneurs, explique le Pr Angela M. Christiano, professeur de dermatologie et de génétique, co-auteur e la recherche. La méthode offre en effet la possibilité d'induire un grand nombre de follicules pileux ou de rajeunir les follicules pileux existants, en partant de cellules cultivées à partir de quelques centaines seulement de cheveux (donnés). Cela peut ainsi contribuer à faciliter la greffe de cheveux pour les personnes n'ayant qu'un nombre très limité de follicules, y compris en cas d'alopécie cicatricielle ou liée à des brûlures. Ces groupes de patients ont « peu à gagner » avec les médicaments contre la perte de cheveux existants qui vont ralentir la perte sans vraiment stimuler la croissance de nouveaux cheveux.
Des cellules dites papilles dermiques (Visuel de gauche) présentes dans la couche superficielle de l'épiderme produisent des follicules pileux et le clonage de follicules pileux à partir des cellules de papilles dermiques est une technique déjà bien connue. Cependant, une fois que les cellules de papilles dermiques sont mises en culture, elles perdent leur capacité à produire des follicules pileux, il s'agissait donc de trouver le moyen de développer un nombre suffisamment important de cellules et de conserver leurs propriétés inductives pour avoir beaucoup de follicules.
Les encourager à produire des follicules : Sur l'animal, les chercheurs sont d'abord parvenus à récolter des papilles, à les cultiver et à les transplanter avec succès dans la peau des rongeurs et constatent que leurs papilles dermiques se regroupent spontanément, créent leur propre environnement extracellulaire propice à la reprogrammation de nouveaux follicules (Visuel du haut). Il fallait donc « encourager » le même processus chez l'Homme. En appliquant la même méthode à des papilles dermiques de 7 donneurs humains, les chercheurs obtiennent, dans 5 cas sur 7 une nouvelle croissance de cheveux durable sur 6 semaines. L'analyse d'ADN a confirmé que les nouveaux follicules pileux étaient humains et génétiquement adaptés. De plus, les chercheurs ont identifié un certain nombre de facteurs de transcription (régulateurs de gènes) ayant le potentiel d'imiter les signaux qui déclenchent l'action des papilles pour induire la croissance de nouveaux cheveux.
La méthode a donc le potentiel de pouvoir développer de nouveaux follicules en utilisant les propres cellules du patient mais devra encore être testée sur de nombreux aspects, de manière à établir les origines des propriétés intrinsèques des cheveux tels que leur « cinétique », leur couleur, leur texture, … Mais l'équipe est optimiste et prévoit des essais cliniques dans un avenir proche.
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