CANCER : Assommer les cellules cancéreuses à coup de sucre
Comme toutes les cellules du corps, les cellules cancéreuses ont besoin de lipides et de glucose pour alimenter leur croissance et leur prolifération. Les cellules cancéreuses en particulier métabolisent le glucose à un rythme beaucoup plus élevé que les cellules normales. Ces chercheurs de l’Université de Californie du Sud viennent néanmoins de découvrir une sacrée faiblesse chez ces cellules cancéreuses : une « inflexibilité sucrée ». Autrement dit, lorsque les cellules cancéreuses sont exposées à un autre type de sucre comme le galactose, elles sont incapables de s'adapter et meurent. Ces travaux, présentés dans le Journal of Cell Science a des implications importantes pour de nouveaux traitements métaboliques du cancer.
Les oncogènes, les gènes qui causent le cancer, peuvent également conduire les cellules cancéreuses à devenir inflexibles aux changements d’apport en sucre. Normalement, les cellules se développent en métabolisant le glucose, mais la plupart des cellules normales peuvent également se développer avec « du » galactose. L'équipe a découvert que les cellules possédant un gène cancérigène commun, AKT, sont incapables de métaboliser le galactose, et meurent.
L'exposition des cellules cancéreuses au galactose les contraint à un état fortement oxydatif
Pourtant le galactose est structurellement assez similaire au glucose, avec certaines différences cependant. L'exposition des cellules au galactose les contraint à utiliser plus d'oxygène pour convertir les sucres en énergie. Les cellules normales peuvent métaboliser à la fois le glucose et le galactose, mais les cellules cancéreuses possédant une voie de signalisation AKT activée, que l'on trouve couramment dans les cellules cancéreuses du sein, n’en sont pas capables.
Le galactose sera-t-il un traitement efficace pour les cellules cancéreuses de type AKT ? Sans doute pas, mais la voie active AKT révèle un défaut fondamental dans ces cellules, par lequel l'état oxydatif entraîne la mort cellulaire. Il va encore falloir trouver un médicament capable d’exploiter cette faille et induire un effet oxydatif. « Le galactose est juste un révélateur qui permet d'identifier ces vulnérabilités et peut conduire au développement futur de médicaments », écrivent les chercheurs.
Avec une réserve cependant : in vitro et plongées 15 jours dans le galactose, certaines cellules cancéreuses avec voie AKT activée, commencent à reproliférer. Une sous-population résistante au galactose ou un exemple de résistance et de reprogrammation des cellules cancéreuses…
Des résultats qui à ce stade, ne sont pas exploitables en clinique, mais sensibilisent à la nécessité de traitements très ciblés du cancer, qui parfois/souvent doivent être complétés par une seconde vague de traitement pour éviter la récidive partielle des cellules en mutation.
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