CANCER COLORECTAL : A grande taille, risque élevé
Mars est le mois de la sensibilisation au cancer colorectal avec, pour objectif, la promotion de la détection précoce de ce cancer -dont on détecte 1,400 000 nouveaux cas chaque année dans le monde ce qui pèse pour environ 15 % de l’incidence des cancers. En mettant ce critère de « grande taille » en exergue dans le risque de ce cancer, cette équipe de la Johns Hopkins Medicine suggère, dans la revue Cancer Epidemiology Biomarkers & Prevention, l’intérêt d’une détection plus régulière chez les adultes de grande taille.
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La grande taille est déjà associée au risque de certains cancers, dont le risque de lymphome. Avec cette méta-analyse, l’équipe de Baltimore ajoute à la preuve que les adultes plus grands peuvent être plus susceptibles que les personnes de plus petite taille de développer un cancer colorectal ou des polypes du côlon qui peuvent ensuite évoluer vers des tumeurs malignes. Bien que cette association entre la taille et le risque de cancer ait déjà été étudiée, cette analyse, la plus large menée à ce jour, renforce des liens déjà suggérés entre une plus grande taille et le risque de cancer colorectal.
Une taille plus élevée est un facteur de risque négligé
Cette méta-analyse de 47 études portant au total sur les données de 280.660 cas de cancer colorectal et de 14.139 cas d'adénome colorectal, ainsi que, dans le cadre d’une étude connexe, sur les données de 1.459 patients ayant subi des coloscopies pour explorer la relation entre le cancer et les bactéries du biofilm du côlon, révèle que la taille peut donner un ordre de grandeur du risque de cancer colorectal similaire à des facteurs modifiables mieux connus tels que le tabagisme, la consommation d'alcool et de viande rouge transformée. Cette conclusion vaut après ajustement pour la plupart des facteurs de confusion possibles (variables démographiques, socioéconomiques, comportementales et autres connus du cancer colorectal. Ces facteurs de risque comprennent des facteurs dits non modifiables tels que l'âge, des antécédents personnels ou familiaux de cancer colorectal ou d'adénomes, et des antécédents personnels de maladie inflammatoire chronique de l'intestin…).
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L’auteur principal, le Dr Gerard Mullin, professeur agrégé de gastroentérologie et d'hépatologie à la Johns Hopkins Medicine insiste sur la nécessité de prendre en compte ce critère jusque-là négligé lors du dépistage du cancer colorectal. Si l'étude ne décrypte pas d'effet causal,
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la taille apparaît peser ici dans l’association, autant que l'âge ou la génétique.
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Une explication possible : « une des raisons possibles de ce lien est que la taille adulte est en corrélation avec la taille des organes du corps. Une prolifération plus active dans les organes des personnes plus grandes pourrait augmenter la possibilité de mutations conduisant à une évolution maligne », ajoute le Dr Elinor Zhou, l’un des auteurs principaux de l’analyse.
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« Une plus grande sensibilisation du public et des médecins à ce critère négligé n’est pas un détail.  Ce critère doit s’ajouter aux associations alimentaires modifiables mieux connues pour le cancer colorectal ». Enfin, les chercheurs soulignent que les athlètes de grande taille et les personnes ayant une grande taille liée à l'hérédité devraient être dépistés plus tôt et peut-être plus fréquemment.
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