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CANCER de la peau et du rein: Une même anomalie génétique pour 5 fois plus de risque

Actualité publiée il y a 13 années 2 mois 1 semaine
Inserm et IGR- Nature

Cette anomalie génétique, appelée Mi-E318K multiplie par 5 le risque de développer un mélanome, un cancer du rein. Cette étude, réalisée par l’Inserm et l’Institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR) vient donc d’identifier une mutation génétique responsable d’une prédisposition commune au mélanome (cancer de la peau) et au carcinome rénal (cancer du rein). Les résultats de cette étude, publiés sur le site de la revue Nature, mettent en lumière le premier facteur de risque commun aux deux types de cancer et pourraient conduire à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques.

La mutation concernée est appelée Mi-E318K, elle apparait sur le gène codant pour une protéine appelée MITF (Facteur de Transcription associé à la Microphthalmie) et confère à ce gène muté une suractivité entrainant une augmentation de risque de mélanome et de cancer du rein chez les individus porteurs de cette mutation.


Une étude récente avait montré la coexistence de mélanome et de carcinome rénal chez certains patients. Le cancer du rein est fréquemment découvert après un diagnostic de mélanome, lors du bilan d'extension. A ce jour, aucun facteur de risque environnemental commun au mélanome et au cancer du rein n'avait été mis en évidence. Cela suggère l'existence d'une prédisposition génétique commune à ces deux types de cancer.

Un groupe de chercheurs a émis l'hypothèse que le gène MITF pouvait être impliqué dans ce phénomène car décrit comme oncogène (accélérateur de cancer) dans le mélanome et connu pour intervenir dans une voie d'activation cellulaire impliquée dans le développement de cancer du rein. L'équipe a réussi à identifier une anomalie dans la séquence de l'ADN, sur le codon 318, du gène MITF. Cette anomalie a été retrouvée chez 8% des patients atteints à la fois de mélanome et de cancer du rein.

« L'anomalie, appelée Mi-E318K, quand elle est présente chez les individus, multiplie par 5 le risque de développer un mélanome, un cancer du rein ».

Ces résultats ouvrent de nombreuses perspectives de développement en applications cliniques et en recherche : Un test de dépistage pourrait être développé afin de rechercher cette mutation chez les personnes atteintes soit de mélanome soit de cancer du rein. La mutation deviendrait un bio-marqueur de risque, qui, si elle est présente, indiquerait la nécessité d'une surveillance particulière au niveau du rein et de la peau. Des conseils de prévention solaire pourraient aussi être donnés aux personnes atteintes de carcinome rénal, ayant une peau claire et/ou étant porteurs de nombreux grains de beauté. En recherche, ces travaux apportent un éclairage nouveau, à approfondir, sur les voies de signalisations impliquées dans le stress oxydant (UV et/ou hypoxie) et le développement de cancer.


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