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CANCER de la PROSTATE: Les dangers du test PSA

Actualité publiée il y a 13 années 2 mois 3 semaines
U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF)

Dangers, c’est la synthèse de l’U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF), un comité américain d’experts influents et indépendants du gouvernement qui vient de bannir le test sanguin PSA pour détecter le cancer de la prostate. Ce test ne devra plus être recommandé et effectué aux hommes en bonne santé, recommande l’USPSTF dans son projet (draft) concernant le dépistage du cancer de la prostate. Il s’agit d’une recommandation « de grade D », c’est-à-dire avec une certitude modérée ou élevée que ce test ne présente pas d'avantage significatif ou que son rapport bénéfice-risque est négatif. En bref, l’USPSTF se prononce contre son utilisation, quel que soit l’âge du patient. En bonne santé.

Aujourd'hui, la très grande majorité des Sociétés savantes et des institutions de Santé, européennes ou américaines ont rejeté le principe d'un dépistage systématique. Une étude, publiée en avril dernier dans le British Medical Journal (BMJ) a suggéré que le dépistage des hommes pour ce cancer ne semble avoir aucun impact significatif sur la mortalité par cancer de la prostate. Une précédente étude concluait: Pour prévenir 1 décès par cancer de la prostate, il faut dépister 1.410 hommes et en traiter 48. Mais en France, Selon l'AFU, l'utilisation plus précoce du PSA pourrait modifier la fréquence des tests de détection et la valeur initiale du PSA total dosé avant l'âge de 50 ans, serait prédictive du risque ultérieur de développer un cancer de la prostate. La Haute Autorité de Santé (HAS), a, en juin 2010, précisé sa position concernant le dépistage du cancer de la prostate, après publication, en mars 2009, des résultats de 2 grandes études de référence internationales et repoussé le principe d'un dépistage systématique. Le consensus actuel, dont le chef de file est la Société américaine du cancer, est qu'il faut aider le patient à décider ou non.


Mais voilà que cet influent comité d'experts va plus loin: Le PSA ("Prostate specific antigen") ne devrait plus être recommandé aux hommes en bonne santé car il ne permet pas de sauver des vies et, avec des faux-positifs, conduit à des biopsies et des traitements inutiles, en particulier, aux âges avancés. Cette recommandation s'applique aux hommes de la population américaine qui n'ont pas de symptômes significatifs de cancer de la prostate, indépendamment de l'âge, de la race ou l'histoire familiale. Elle ne concerne pas les hommes avec symptômes ou la surveillance après un diagnostic ou un traitement du cancer de la prostate.

Le cancer de la prostate est devenu le cancer le plus fréquent et la 2ème cause de mortalité (après le cancer du poumon) chez l'homme. En France, chaque année, plus de 60.000 nouveaux cas sont diagnostiqués et plus de 9.000 décès sont enregistrés. Le taux de mortalité par cancer de la prostate tend à diminuer (-2,5% entre 2000 et 2005) mais, selon l'Insee, une augmentation de 49% du nombre d'hommes âgés de 50 ans et plus d'ici à 2030, laisse présager que le nombre de nouveaux cas pourrait augmenter. Globalement, le risque de mourir de cancer de la prostate est de 2,8%. C'est un cancer rare avant l'âge de 50 ans avec peu de décès avant l'âge de 60 ans. La majorité des décès dus au cancer de la prostate surviennent après l'âge de 75 ans.

PSA, l'outil d'un surdiagnostic? Il y a de nombreuses preuves scientifiques aujourd'hui sur une détection de nombreux cas de cancer de la prostate asymptomatiques par test PSA, de tumeurs qui soit ne progresseront pas ou dont la croissance sera si lente qu'elle n'affectera pas la durée de vie. S'il est difficile de déterminer l'ampleur exacte du surdiagnostic, son taux augmente avec le nombre d'hommes soumis à une biopsie.

L'objectif principal du dépistage du cancer de la prostate devrait être de réduire les décès dus au cancer de la prostate. Or, chez les hommes âgés de 70 ans et plus, le dépistage n'a pas d'avantage en termes de mortalité. Pour les hommes âgés de 50 à 69 ans, la réduction de la mortalité liée au cancer de la prostate 10 ans après le dépistage est minime à nulle. Aucune étude sur le dépistage du cancer de la prostate n'a démontré une réduction de la mortalité toutes causes confondues.

Les méfaits liés au dépistage. En revanche, de nombreuses données démontrent que le test PSA produit souvent des résultats faussement positifs (environ 80% des tests PSA positifs sont des faux positifs lorsqu'un seuil de 2,5 à 4,0 ng / ml est utilisé). Or les faux-positifs des tests PSA sont associés à des effets psychologiques négatifs, à des tests supplémentaires, dont les biopsies, donc des effets indésirables (fièvre, infection, saignements, difficultés urinaires, douleur). Le surtraitement a aussi ses effets, l'incontinence urinaire, la dysfonction érectile (200 à 300/ 1000 hommes traités), la dysfonction du côlon et dans le cas des thérapies anti-androgéniques un risque accru d'autres préjudices graves, telles que l'infarctus du myocarde ou les maladies coronariennes, le diabète et les fractures…

Même pour les hommes dont le cancer détecté lors du dépistage, aurait été identifié plus tard sous forme symptomatique, ces effets indésirables liés aux traitement sont supportés durant une période beaucoup plus longue.

L'USPSTF conclut qu'il y a suffisamment de preuves sur les méfaits du test PSA et que ces effets néfastes l'emportent sur les bénéfices. Cependant l'USPSTF comprend que certains hommes continueront à demander à certains médecins d'effectuer ce dépistage. Cette décision doit être une décision éclairée, après consultation et discussion avec le médecin.


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