CANCER de la VESSIE : L’efficacité des conjugués anticorps-médicaments
Chaque année dans le monde, on recense environ 549.000 nouveaux cas et 200.000 décès de cancer de la vessie. Selon les résultats de cet essai clinique de phase III, ce nouveau type de médicament qui permet de cibler la chimiothérapie directement sur les cellules cancéreuses, permet également d’augmenter considérablement la survie des patients atteints de la forme la plus courante de cancer de la vessie. L’essai, mené par une équipe d’oncologues de la Queen Mary University of London, publié dans le new England Journal of Medicine conclut, avec ce traitement, à une réduction de 30% du risque de décès chez ces patients atteints d'un cancer de la vessie.
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Le cancer urothélial est le type le plus courant de cancer de la vessie (90% des cas). Ce cancer peut se développer dans le bassin rénal (où l'urine s'accumule à l'intérieur du rein), dans l'uretère (tube qui relie les reins à la vessie) et l'urètre. L'un des traitements les plus largement utilisés est la chimiothérapie qui agit en ciblant toutes les cellules du corps, agissant avec succès sur les cellules cancéreuses, mais affecte également les cellules non cancéreuses, avec des effets secondaires.
Une nouvelle classe de médicaments connus sous le nom de «conjugués anticorps-médicaments»
Cette nouvelle classe de médicaments (ADC pour antibody-drug conjugates) fonctionne sur le principe d’un anticorps attaché à un médicament de chimiothérapie. L'anticorps cible et se fixe spécifiquement aux cellules cancéreuses, apportant avec lui l’agent de chimiothérapie, lui permettant d'agir uniquement sur ces cellules cancéreuses et d'ignorer les cellules normales du corps.
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L'essai est ici mené chez 608 patients dans 19 pays sur un nouvel ADC, « Enfortumab Vedotin », développé par Astellas Pharma Inc. et Seagen Inc. Les patients adultes atteints d'un cancer urothélial localement avancé ou métastatique avaient été auparavant traités par chimiothérapie à base de platine et par immunothérapie (inhibiteur de PD-1 / L1). L’analyse montre que :
- le risque de décès est réduit de 30% avec le nouveau médicament vs la chimiothérapie, avec une survie médiane d'environ 13 mois avec le nouveau médicament ;
- la survie médiane sans progression s’élève à 5,6 mois pour le nouveau médicament vs 3,7 mois pour la chimiothérapie ;
- le taux de réponse global, soit la proportion de patients ayant une réponse complète ou partielle, s’élève à 40,6% vs 17,9% des patients du bras chimio ;
- les effets secondaires de l’ADC sont globalement similaires à ceux relevés avec la chimiothérapie.
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L’auteur principal, Tom Powles, professeur d'oncologie génito-urinaire à l'Université Queen Mary de Londres commente ces résultats, dans un communiqué : « Ce nouveau type de médicament apporte un avantage de survie dans le cancer de la vessie, un cancer à mauvais pronostic. Il permet de réduire le taux de mortalité de 30% et surpasse la chimiothérapie standard sur tous les critères »
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