CANCER de l'OVAIRE : Absence de biopsie, double risque de métastases
Cette étude de chercheurs de l’UC Davis Cancer Center (Californie), financée par les US Centers dor Disease Control, constate qu’une forte proportion de femmes (25% aux Etats-Unis) avec un début de cancer de l'ovaire ne bénéficient pas d’une biopsie des ganglions lymphatiques indispensable pour préciser le stade de la maladie et pouvoir optimiser la survie des patients. Ce sont les résultats publiés dans l’édition avancée en ligne du 10 février de la revue Gynecology Oncology à sortir en avril 2011. · Seulement 72% des patientes atteintes de la maladie à un stade précoce subissent, aux Etats-Unis, un examen par biopsie des ganglions lymphatiques du bassin et de l'abdomen pour détecter les signes éventuels de propagation du cancer, en dépit des lignes directrices pour une classification précise de la maladie. C’est la première conclusion de cette étude qui a porté sur une analyse des dossiers médicaux et les données des registres du cancer pour plus de 700 patients de Californie et de New York. · L'étude constate que la survie à 5 ans pour les femmes atteintes de la maladie à un stade précoce qui ont subi une biopsie des ganglions d’élève à 84% vs 69% pour les patientes qui n'ont pas bénéficié de cet examen. · Les gynécologues oncologues sont 6,5 fois plus susceptibles de prescrire des biopsies des ganglions lymphatiques que toutes les autres spécialistes en chirurgie. · Enfin, les chercheurs constatent que le suivi de chimiothérapie n'a pas amélioré la survie pour les femmes dont le cancer ovaire a été correctement classifié ce qui peut éviter les traitements supplémentaires.
"Les patientes aux premiers stades de la maladie ont un risque de décès pratiquement double si elles n'ont pas de test par biopsie des ganglions lymphatiques», résume Rosemary Cress, épidémiologiste et directeur du programme de recherche du California Cancer Registry, professeur agrégé adjoint au Département des sciences de santé publique de l'UC Davis et auteur principal de l'étude. «Nous espérons que ces résultats sensibiliserons les médecins ».
Pour cette étude, 721 patients ont été diagnostiqués à un stade précoce entre 1998 et 2000 à partir des registres du cancer de New York et de Californie puis ont été suivis à partir de leur dossier médical sur les types de procédures chirurgicales effectuées.
Pour les auteurs, l'absence fréquente de biopsie tient soit à l'ignorance des règles directrices, soit en raison de l'âge avancé du patient ou d'éventuelles autres maladies graves chez le patient, ou à ces deux raisons.
En France, les cancers de l'ovaire représentent 4.400 nouveaux cas et plus de 3.000 décès chaque année.