CANCER de l'OVAIRE: Mieux le dépister pourrait sauver des vies
Le cancer de l'ovaire a un très mauvais pronostic, seules 40% des patientes survivent à 5 ans. Si le principe du dépistage semble logique, c’est la première étude à apporter des preuves suggérant que ce dépistage pourrait sauver des vies. Il faut en effet compter avec les faux positifs, et les risques liés aux examens et traitements inutiles. Mais ici, les chercheurs de l’University College London (UCL) suggèrent que le dépistage basé sur un test sanguin annuel pourrait en effet réduire le taux de décès lié à la maladie à environ 20%.
Le UK Collaborative Trial of Ovarian Cancer Screening (UKCTOCS est un large essai international, dirigé par l'UCL et portant sur le dépistage du cancer de l'ovaire. A partir du suivi sur 14 ans de plus de 200.000 femmes ménopausées, âgées de 50 à 74 ans, l'analyse constate, pendant le suivi,
· 649 décès liés à la maladie (de 2000 à 2014),
· 1.282 diagnostics de cancer de l'ovaire,
Ø un effet « retard sur la mortalité » avec le dépistage vs groupe témoin, qui devient encore plus significatif après les 7 premières années de suivi.
· Une première estimation –à confirmer- chiffre à 15 : le nombre de décès par cancer de l'ovaire qui pourraient être évités pour 10.000 femmes participant au programme de dépistage impliquant des tests sanguins annuels.
· En moyenne, pour 3 patientes ayant subi une chirurgie à la suite du dépistage d'une anomalie, une seule femme s'avère avoir un cancer de l'ovaire, et 2 femmes ne l'ont pas.
· Enfin, 3% des patientes ayant subi une chirurgie ont eu des complications majeures, -ce qui est le taux de complication standard aux UK, lieu de l'étude-.
Le test sanguin de dépistage, appelé ROCA est basé sur un modèle statistique qui interprète l'évolution des niveaux sanguin d'une protéine appelée CA125, associée au cancer de l'ovaire. Le test apporte une estimation plus précise du risque individuel d'une femme d'avoir un cancer de l'ovaire, par rapport à une autre méthode alternative qui utilise un test ponctuel sans prendre en compte l'évolution.
Si ces données restent encore à analyser, finement et en regard du risque et des conséquences des faux positifs, elles suggèrent déjà que la détection précoce par le dépistage peut sauver des vies. Cependant les experts restent prudents et ne recommandent pas de programme national de dépistage à ce stade. L'équipe poursuit, sur le suivi de l'étude pendant encore 3 ans afin de pouvoir préciser l'impact du dépistage du cancer de l'ovaire.
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