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CANCER: Des scientifiques du NIH ouvrent une nouvelle «avenue» thérapeutique

Actualité publiée il y a 13 années 1 semaine 2 jours
Journal of Clinical Investigation

Le blocage de la production de petites molécules produites dans le corps, connues sous le nom d'acides epoxy-eicosatriènoïques (EETs) pourrait représenter une nouvelle stratégie pour traiter le cancer en éliminant les vaisseaux sanguins qui nourrissent les tumeurs cancéreuses. Cette recherche, menée sur la souris, par des scientifiques du NIH est la première à montrer que les EET travaillent de concert avec un facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF), une protéine connue pour induire la croissance des vaisseaux sanguins. Ensemble, EET et VEGF favorisent le développement des métastases et donc la diffusion du cancer, en encourageant la croissance des vaisseaux sanguins qui apportent des nutriments aux cellules cancéreuses.

L'équipe de recherche composée de scientifiques de l'Institut national de Santé environnementale (NIEHS-NIH), a publié ses conclusions dans l'édition en ligne du 19 décembre du Journal of Clinical Investigation.


Les EET, une « épée à double tranchant » : La recherche préclinique suggère que les patients présentant toute une gamme d'affections vasculaires, telles que le diabète, l'hypertension, l'inflammation, des antécédents d'AVC et de crise cardiaque pourraient tirer bénéfice d'une augmentation des niveaux d'acides EET, car ces molécules permettent aux vaisseaux sanguins de se dilater et contribuent à réduire l'inflammation des tissus et l'apoptose. Cependant, des études passées ont également démontré que les acides EET font se développer plus rapidement les cellules tumorales, favorisent leur migration et le développement de métastases.

Le Dr. Darryl Zeldin, directeur scientifique au NIEHS et auteur de l'article explique que le métabolisme humain doit atteindre un certain équilibre en EET: «Le corps doit produire suffisamment d'EET pour maintenir un système cardiovasculaire en bonne santé, mais sans promouvoir le cancer ».

 

2 modèles de souris ont été créés pour mieux comprendre l'action des EET : l'un avec des niveaux élevés d'EET, l'autre avec de faibles niveaux. Les souris avec niveau élevé d'EET ont développé plus de tumeurs métastatiques par rapport aux souris avec faible niveau d'EET. Si la tumeur elle-même produit plus d'EET, ce qui peut accélérer la croissance tumorale et sa propagation, l'étude montre que les EET produits dans les tissus environnants encouragent également la croissance tumorale. Les EET induisent directement la création de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse- visuel ci-contre), qui apportent plus d'oxygène aux cellules cancéreuses.

Il existe un antagoniste d'EET : Le Dr. Dipak Panigrahy, co-auteur de l'étude et chercheur au Dana-Farber Children 's Hospital (Boston) explique que de nouveaux antagonistes pourraient contrer l'effet stimulant des EET : Cet antagoniste nommé Eeze est structurellement similaire à EET, mais il bloque son effet et ralentit considérablement la cancérogenèse.

Cette voie, identifiée il y a longtemps mais pour les maladies cardiovasculaires, vient donc de trouver  un nouveau rôle et probablement de nouvelles applications dans la régulation de la croissance du cancer et les métastases.

Source : J Clin Invest; doi:10.1172/JCI58128 Online 19 December 2011 « Epoxyeicosanoids stimulate multiorgan metastasis and tumor dormancy escape in mice”.

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