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CANCER du CERVEAU : La perte d'un gène pivot, un facteur de réduction de survie

Actualité publiée il y a 13 années 8 mois 2 semaines
New England Journal of Medicine

Une recherche menée par des chercheurs de l'Ohio State University, cofinancée par l’Institut national américain du cancer et publiée dans l’édition du 22 décembre 2010 du New England Journal of Medicine montre que la perte d'un gène pivot, appelé NFKBIA, favorise la croissance du glioblastome multiforme, la forme la plus commune et mortelle de cancer du cerveau. L’étude suggère que les thérapies visant à stabiliser ce gène pourraient améliorer la survie des patients atteints.

"Nous montrons que le statut du gène NFKBIA peut être un facteur prédictif indépendant de survie chez certains patients atteints de glioblastome, affirme le co-auteur, le Dr Arnaud Chakravarti, président et professeur de radio-oncologie et co-directeur du Brain Tumor Program à l'Ohio State University. «Nous montrons également que ce gène joue un rôle clé dans l'évolution du glioblastome, et qu'il pourrait être utile pour prédire les résultats du traitement».


On estime que 18.500 nouveaux cas de glioblastome se produisent chaque année aux Etats-Unis. En France, chez l'adulte, ce sont les tumeurs cérébrales les plus fréquentes avec une incidence de l'ordre de 4 nouveaux cas par an et pour 100.000 habitants, soit environ 2.400 cas chaque année. Le glioblastome est la forme la plus courante de cancer du cerveau et la deuxième cause de mortalité des cancers chez l'enfant après la leucémie et la 3ème chez l'adulte. La survie moyenne après le diagnostic est d'environ 12 à 15 mois.

Perte de de NFKBIA ou surexpression d'EGFR : La plupart des cas de glioblastome sont liés à l'activité d'un gène appelé EGFR (récepteur épidermique de facteur de croissance). Cette étude montre que la perte de NFKBIA ((nuclear factor of kappa-light polypeptide gene enhancer in B-cells inhibitor-alpha) et la surexpression d'EGFR sont de puissants moteurs du développement du glioblastome. L'étude suggère également que les tumeurs de type glioblastome montrent généralement des niveaux anormalement élevés, soit de l'EGFR ou une perte de NFKBIA, mais pas les deux.

Le gène NFKBIA, un gène influent : Le Pr. Chakravarti, professeur agrégé adjoint de la radio-oncologie à l'Ohio State et coll. ont analysé les données de 790 cas de glioblastome, divisés en 10 séries d'études pour l'examen des gènes, des mutations, et de l'expression de l'EGFR et NFKBIA. En utilisant des lignées de cellules de glioblastome et des cellules tumorales de patients, ils ont examiné l'influence du gène NFKBIA sur la croissance des cellules tumorales et la sensibilité au témozolomide, la chimiothérapie la plus efficace pour le glioblastome. Enfin, ils ont comparé ces résultats avec les résultats de 570 patients atteints également glioblastome.

Résultats obtenus : Une restauration de NFKBIA dans les cellules tumorales inhibe leur croissance et leur viabilité et les rend plus sensibles au témozolomide, supprime la croissance des cellules de glioblastome encouragée par la surexpression de l'EGFR. Enfin, les patients avec gène NFKBIA survivent bien plus longtemps que les patients ayant perdu une copie du gène (131 semaines vs 57 semaines, respectivement).