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CANCER du COL: En faveur d'un test HPV systématique ?

Actualité publiée il y a 8 années 1 mois 1 jour
BMJ

Aujourd’hui l’indication du test HPV concerne les femmes qui ont des résultats de frottis anormaux. L’idée est ici de combiner au dépistage actuel, qui ne couvre pas le facteur de risque papillomavirus humain (HPV), un test complémentaire HPV. Alors que les femmes exemptes de signe d'infection par le VPH sont à faible risque de cancer du col, cela permettrait d’espacer, pour ces femmes, et voire jusqu’à 10 ans, les frottis de dépistage. C’est ce que suggère cette étude néerlandaise, menée sur pas moins de 40.000 femmes, et publiée dans le British Medical Journal.

Le cancer du col de l'utérus est lié à une infection à papillomavirus humain transmise par voie sexuelle. En France, il touche chaque année environ 3.000 femmes et est à l'origine de 1.000 décès. Le dépistage de ce cancer par frottis cervico-utérin a montré son efficacité mais environ une femme sur deux ne réalise pas ou pas assez régulièrement de frottis. Les recommandations sont, en fonction de l'âge, d'effectuer ce dépistage entre tous les 3 à 5 ans. Les principales raisons de cette faible adhésion, en France comme au Royaume-Uni, sont les difficultés d'accès ou les réticences vis-à-vis de l'examen gynécologique et l'absence de dépistage organisé. Une étude récente a montré qu'en l'absence de dépistage, les décès par cancer du col seraient 4 fois plus élevés chez les femmes âgées de 35 à 49 ans et 5 fois plus élevé chez les femmes âgées de 50 à 64 ans. Cette nouvelle étude évoque l'option d'un test HPV systématique qui pourrait permettre d'espacer les frottis chez les femmes ayant un test HPV négatif et, a contrario de proposer une surveillance plus rapprochée aux femmes à résultat positif.


Les chercheurs néerlandais du VU University Medical Centre i(Amsterdam) et de l'Institut Erasmus MC (Rotterdam) ont suivi, sur plus de 14 ans, 43.339 femmes âgées en moyenne de 43 ans, pour déterminer si les programmes de dépistage du cancer du col de l'utérus par test HPV seraient suffisamment efficaces pour prolonger les intervalles de dépistage, et dans ce cas de combien. Les participantes ont été assignées au hasard soit à un groupe d'intervention qui a bénéficié du test HPV ainsi que de l'examen cytologique habituel, soit idem mais sans que le résultat du test HPV soit mis à la disposition des chercheurs, des patientes ou de leurs médecins.

· Lors de la phase initiale de dépistage,

- dans le groupe d'intervention,

§ les participantes HPV négatives + résultats de cytologie classique négatifs ont été invitées à un dépistage de routine tous les 5 ans,

§ les femmes HPV positives avec une cytologie négative ont été invitées à subir des tests tous les 6 puis 18 mois. En cas de résultats de cytologie ou HPV positifs, les participantes ont subi une colposcopie,

§ les femmes à cytologie positive ont subi une colposcopie.

- Dans le groupe « aveugle »,

§ les participantes à cytologie négative ont été invitées à un dépistage de routine tous les 5 ans,

§ les femmes à cytologie positive ont été invitées à subir des tests tous les 6 puis 18 mois. En cas de résultats de cytologie toujours positifs, les participantes ont subi une colposcopie.

· Au deuxième dépistage, à 5 ans, les deux groupes de femmes ont subi les tests cytologie + HPV avec un protocole de suivi après résultat identique à celui appliqué au groupe d'intervention initial.

· Au 3è dépistage à 10 ans, toutes les participantes ont bénéficié du suivi basé sur les résultats de la cytologie.

L'analyse constate que :

· l'incidence du cancer du col de l'utérus chez les femmes HPV négatives du groupe d'intervention après 3 vagues de dépistage est identique à l'incidence chez les participantes ayant subi une cytologie standard sur 2 vagues ;

· les femmes ayant une cytologie normale et un test HPV positif, présentent risque de cancer réduit de 71% dans le groupe d'intervention,

· l'incidence de cellules anormales sur la totalité de l'épaisseur des tissus du col, est également plus faible dans le groupe d'intervention.

· Chez les femmes HPV négatives du groupe d'intervention, l'incidence s'élève à 0,56% après la troisième vague de dépistage, vs à 1,2% chez les participantes du groupe témoin.


Ainsi, l'étude suggère que le test HPV fournit de manière significative une meilleure protection que le dépistage par cytologie
, car les femmes HPV négatif ont un risque très faible, à long terme de cancer du col ou de cellules précancéreuses. Les résultats suggèrent également que l'intervalle entre les frottis pourrait être augmenté de 5 ans, avec le test HPV. Ce dernier point pourrait ainsi répondre à une participation insuffisamment régulière des femmes aux frottis de dépistage.


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