CANCER DU COL : Seule 1 jeune fille sur 4 est vaccinée
L’Avis du Haut Comité à la Santé Publique (HCSP) constate une couverture vaccinale insuffisante contre les infections à papillomavirus humains à ce jour, des jeunes filles de 14 ans en France : Seules 23 % les jeunes filles ayant eu 15 ans en 2009 (nées en 1994) ont reçu trois doses de vaccin HPV, 38 % au moins une dose. Le HCSP recommande donc de mobiliser plus de moyens, pour renforcer cette couverture vaccinale, par une vaccination en milieu hospitalier ou scolaire, par exemple.
En France, le cancer du col est le 8ème cancer chez la femme et la 15ème cause de décès par cancer, soit encore près de 1000 décès chaque année alors que la plupart pourrait être évité. En effet, deux solutions complémentaires existent pour se protéger de ce cancer : la vaccination et le dépistage par frottis.
Le Haut Conseil de la santé publique souhaite donc que tous les moyens organisationnels et logistiques soient mis en œuvre dans le but d'atteindre une couverture vaccinale élevée à trois doses dans cette population cible des jeunes filles de 14 ans mais précise également que « la vaccination ne saurait en aucun cas remplacer le dépistage ».
En France, une jeune fille sur 4 vaccinée : Il n'existe pas de données de couverture pour la vaccination HPV en population générale mais les données de l'assurance maladie, qui portent sur environ 500.000 personnes, permettent d'estimer de manière fiable le nombre de vaccinations effectuées pour des jeunes filles : Les estimations de couverture effectuées au 31 décembre 2009 pour les cohortes de jeunes filles nées entre 1991 et 1994, âgées de 13 à 18 ans en 2007 ou 2009, montrent que seules 23 % les jeunes filles ayant eu 15 ans en 2009 (nées en 1994) ont reçu trois doses de vaccin HPV. Par contre, 38 % de ces mêmes jeunes filles avaient reçu au moins une dose. Les couvertures pour les jeunes filles plus âgées sont un peu plus élevées. Respectivement près de la moitié et un tiers des jeunes filles nées en 1992 (âgées de 15 ans en 2007 et 17 ans en 2009) avaient reçu une et trois doses.
Certains pays européens atteignent une couverture vaccinale égale ou supérieure à 80 % comme le Royaume Uni ou le Portugal qui ont mis en place la vaccination dans les structures de soins publiques ou en milieu scolaire.
Il n'y a plus lieu de recommander de façon préférentielle l'un des deux vaccins disponibles sur le marché, Gardasil® quadrivalent (Sanofi Pasteur MSD) qui protège contre les HPV 6, 11, 16 et 18 ou Cervarix®, vaccin bivalent (GSK) qui protège contre les HPV 16 et 18, les deux vaccins ayant montré leur effet protecteur contre les lésions CIN2 ou plus liées aux génotypes 16 et 18, mais le HCSP rappelle que les deux vaccins ne sont pas interchangeables, et que toute vaccination initiée avec l'un d'eux doit être menée à son terme avec le même vaccin.
Enfin le Haut Comité rappelle que la vaccination ne remplace pas le dépistage par le frottis cervico-utérin, qui doit être poursuivi, chez les femmes vaccinées ou non vaccinées. Dépistage largement recommandé par la Haute Autorité de Santé en novembre dernier, avec implication du médecin traitant et des infirmiers. Car là encore, bien que recommandé chez les femmes de 25 à 65 ans, tous les trois ans, le dépistage individuel du cancer du col de l'utérus ne couvre aujourd'hui que 60 % des Françaises.