CANCER du SEIN: Le vaccin c'est pour demain?
En tous cas, cela est concluant…sur la souris. Ces scientifiques de l’université de Géorgie et de la Mayo Clinic (Arizona) sont parvenus à développer un vaccin thérapeutique capable de réduire de 80% les tumeurs du sein chez la souris. Leur découverte pourrait trouver également de larges applications, pour les cancers colorectal, de l’ovaire et du pancréas. Des résultats révélés dans l’édition de décembre des Comptes-Rendus de l’Académie des Sciences américaine (PNAS).
"Ce vaccin induit une réponse immunitaire très forte", explique l'un des auteurs principaux, le Dr. Geert-Jan Boons, de l'Université de Géorgie (Ci-dessous). "Ce vaccin active les 3 composantes du système immunitaire pour réduire la taille des tumeurs d'environ 80%."
Lorsque les cellules deviennent cancéreuses, les sucres de leurs protéines de surface subissent des changements distincts qui les distinguent des cellules saines. Pendant des décennies, les scientifiques tentent d'aider le système immunitaire à reconnaître ces modifications pour pouvoir cibler puis détruire les cellules cancéreuses. Mais comme les cellules cancéreuses proviennent de l'intérieur du corps, le système immunitaire ne les reconnaît pas comme des cellules étrangères.
Une protéine, MUC 1, spécifique des cellules cancéreuses : Les chercheurs ont utilisé pour développer leur vaccin, des souris modèles, développées à la clinique Mayo en Arizona par l'autre auteur principal de l'étude, le Dr. Sandra Gendler. La souris est un modèle animal idéal pour ce type de recherche car elle « mime » à 90% le processus des cancers du sein et du pancréas chez la femme. Comme les humains, les souris développent des tumeurs qui surexpriment une protéine connue sous le nom MUC1 à la surface de leurs cellules. La protéine MUC1 associée à la tumeur présente un caractère distinctif, ce qui différencie les cellules cancéreuses des cellules saines. D'ailleurs, MUC1 a été récemment reconnue par le National Cancer Institute comme l'une des trois protéines tumorales les plus importantes pour le développement de vaccins.
«C'est la première fois qu'un vaccin a été développé en permettant au système immunitaire de distinguer et de tuer les cellules cancéreuses par les sucres de leurs protéines de surface telles que MUC1», explique le Pr. Gendler.
Un potentiel énorme : MUC1 se trouve sur plus de 70% de tous les cancers agressifs. De nombreux cancers, tels que le cancer du sein, du pancréas et des ovaires expriment MUC1 dans plus de 90% des cas. Lorsque le cancer se développe, MUC1 est produite à des niveaux élevés. Un vaccin dirigé contre la protéine MUC1 a donc un potentiel énorme, à la fois à titre préventif pour éviter la récidive ou à titre prophylactique chez les patients à haut risque pour des cancers spécifiques. Ce vaccin pourrait aussi être utilisé conjointement avec une thérapie standard telle que la chimiothérapie dans les cancers qui ne peuvent pas être guéris par la chirurgie, tels que le cancer du pancréas. Par ailleurs, MUC1 est également surexprimée chez 90% des patients insensibles à la thérapie hormonale, comme les inhibiteurs de l'aromatase ou le tamoxifène, ou le médicament Herceptin, atteints donc de tumeurs très agressives.
Un candidat vaccin entièrement synthétique : Ses composants comprennent un booster du système immunitaire connu comme un adjuvant, un composant qui déclenche la production de lymphocytes T auxiliaires du système immunitaire, et une molécule peptidique qui dirige la réponse immunitaire vers les cellules porteuses de MUC1.
Les chercheurs sont déjà en train de tester l'efficacité du vaccin sur des cellules cancéreuses humaines en culture et évaluent sa toxicité. Si tout va bien, ils anticipent que la phase I des essais cliniques pour tester l'innocuité du vaccin pourrait commencer dès la fin 2013.
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