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CANCER du SEIN: L'obésité, une part de responsabilité ?

Actualité publiée il y a 13 années 7 mois 2 semaines
Inserm- Cancer Research

A proximité des cancers du sein, des cellules du tissu graisseux, appelées adipocytes capables de modifier les caractéristiques de la cellule cancéreuse, la rendant plus agressive…. Cette étude menée par des chercheurs de l’inserm, du CNRS et de l’Université Paul Sabatier, cofinancée par l’Institut National du Cancer met en évidence la relation déjà soupçonnée entre cancer du sein et obésité et suggère que la progression tumorale pourrait être amplifiée chez les patients obèses. Des conclusions publiées dans l’édition du 1er avril de la revue Cancer Research.

La partie externe du sein est essentiellement constituée de tissu graisseux, majoritairement composé d'adipocytes qui sécrétent de nombreuses protéines. Les chercheurs ont donc cherché à savoir si ces protéines jouaient un rôle dans le développement des cancers du sein. Si les chercheurs savaient qu'au début d'un cancer du sein, la tumeur locale résulte d'une rencontre probable entre les cellules cancéreuses et les cellules adipocytes matures, le rôle et le mécanisme d'action de ces cellules graisseuses dans la progression tumorale restait encore incertaine. Ces chercheurs montrent que les cellules tumorales murines et humaines cultivées et exposées aux cellules adipocytes matures augmentent leurs capacités invasives in vitro et in vivo.


Un système de co-culture original entre cellules tumorales mammaires et adipocytes : Les équipes de l'Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (Inserm/Université Paul Sabatier) et de l'Institut de pharmacologie et de biologie structurale (CNRS/Université Paul Sabatier) ont utilisé un système de co-culture original entre cellules tumorales mammaires et adipocytes. En présence des cellules tumorales, les adipocytes manifestent une modification de la sécrétion de certaines de leurs protéines, dont des protéines de l'inflammation comme l'interleukine. Les chercheurs établissent une véritable interaction avec la tumeur, qui conduit à l'augmentation de son agressivité.

Chez des souris, lorsque les chercheurs effectuent des injections de cellules tumorales préalablement co-cultivées avec des adipocytes, ils relèvent un accroissement des capacités de la tumeur à former des métastases.

A proximité des tumeurs humaines de grande taille, avec envahissement ganglionnaire, ils constatent, par immunohistochimie et PCR, une plus grande quantité d'interleukine 6 (IL-6) est retrouvée dans les adipocytes, suggérant que cette protéine jouerait donc un rôle important dans la propagation du cancer du sein stimulée par les adipocytes.

L'ensemble de ces données suggère in vitro et in vivo que les adipocytes augmentent considérablement l'impact des cellules cancéreuses."Nos résultats démontrent aujourd'hui comment les adipocytes participent activement à la progression du cancer orchestrée par les cellules tumorales. Ils suggèrent qu'en cas d'obésité, les adipocytes associés au cancer du sein seraient plus enclins à amplifier l'effet “agressif” des tumeurs", précisent les chercheurs. "Cette hypothèse reste à vérifier à la fois chez la souris et chez l'homme" estiment-ils.

Cancer Research, 1er avril 2011 71(7); 2455–65. ©2011 AACR “Cancer-associated adipocytes exhibit an activated phenotype and contribute to breast cancer invasion” (Visuel Fotolia, Vignette Inserm “Coupe de tumeur (mauve) en présence d'adipocytes (disques blancs. Les flèches indiquent des adipocytes modifiés par la tumeur”)

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