CANCER du SEIN: Travailler de nuit accroît le risque de 40%
Le travail de nuit provoque une perturbation du rythme circadien et l’on sait déjà que cette perturbation de l’horloge interne est associée à un risque accru de troubles métaboliques et de maladies cardiaques. Et si le CIRC (Centre International de Recherche contre le Cancer) a déjà classé le travail entraînant des perturbations du rythme circadien comme "probablement cancérigène", cette étude vient confirmer un risque de cancer du sein augmenté chez les femmes ayant travaillé de nuit. Ces conclusions, publiées dans l'International Journal of Cancer, incitent à prendre pleinement en compte la question du travail de nuit dans les stratégies de prévention en santé au travail.
Les chercheurs ont examiné le rôle du travail de nuit dans le cadre de l'étude française cas-témoins, CECILE, en comparant le parcours professionnel de 1.200 femmes ayant développé un cancer du sein entre 2005 et 2008 à celui de 1300 autres femmes. Les auteurs ont recueilli les données sur le parcours professionnel, les périodes de travail de nuit et leurs horaires pour 1.232 cas de cancer du sein et 1.317 témoins. · Ils constatent que 13% des cas de cancer du sein vs 11% des témoins, avaient déjà travaillé de nuit (OR : 1,27 IC : 95% de 0,99 à 1,64). · Pour les femmes ayant travaillé en équipe de nuit, le risque de cancer du sein est accru de 35% · pour les femmes ayant travaillé de nuit durant plus de 4,5 ans, le risque de cancer du sein est accru de 40%, · pour les femmes ayant travaillé 3 nuits ou moins par semaine, le risque de cancer du sein est accru de 43%, · pour les femmes ayant travaillé de nuit pendant plus de 4 ans avant leur première grossesse menée à terme, le risque est quasiment doublé (+95%).
Ces résultats confirment l'hypothèse selon laquelle le travail de nuit est un facteur de cancer du sein, particulièrement chez les femmes ayant commencé à travailler la nuit avant la première grossesse menée à terme. « Nos travaux confortent les résultats d'études antérieures et posent le problème de la prise en compte du travail de nuit dans une optique de santé publique, d'autant que le nombre de femmes travaillant avec des horaires atypiques est en augmentation », rappelle Pascal Guénel, auteur principal de l'étude.
Source: Communique Inserm et International Journal of Cancer « "Night work and breast cancer: a population-based case-control study in France (the CECILE study)"
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