CANCER du SEIN: Un nouveau rôle de l'œstrogène identifié
Un nouveau mécanisme par lequel l’hormone œstrogène contribue à la pathogenèse du cancer du sein, c’est ce que vient de mettre à jour cette équipe de l’Université de l’Illinois. A travers une protéine spécifique, UPR, l'œstrogène prépare les cellules tumorales à se diviser à se développer et dans le cancer du sein positif à l’œstrogène, permet à la tumeur de résister aux médicaments. Ces travaux, présentés dans la revue Oncogène révèlent de nouvelles cibles et de nouveaux marqueurs d’efficacité des traitements.
L'œstrogène pré-active la réponse d'une protéine, UPR, une voie déjà connue pour protéger normalement les cellules contre le stress en préparant les cellules aux changements majeurs liés au stress pour la croissance cellulaire, la division et la survie. Pour cela, UPR stimule la production d'agents moléculaires qui préparent les cellules à se diviser et croître. Sans ces agents moléculaires qui contribuent au pliage des protéines dans les cellules, les cellules cancéreuses ne peuvent pas se diviser. On ignorait jusque-là que l'œstrogène initie cette voie.
L'œstrogène précurseur de prolifération cellulaire : Le Dr David Shapiro, professeur de biochimie à l'Université de l'Illinois et auteur principal de l'étude, explique ce nouveau rôle de l'œstrogène dans la pathologie du cancer et rappelle que d'autres études ont montré que le stress active cette voie, en contribuant à protéger certaines tumeurs. Il montre ici que l'œstrogène peut pré-activer cette voie pour protéger les tumeurs : Lorsque l'œstrogène se lie à son récepteur, cela déclenche une cascade d'événements moléculaires dans la cellule qui entraine l'ouverture d'un canal dans la membrane vers un compartiment qui stocke le calcium qui « inonde la cellule ». Cette inondation constitue un signal qui activer la voie de l'UPR et donc production de ces agents moléculaires induisant la prolifération cellulaire.
« Pour que les cellules puissent se diviser, il faut produire beaucoup plus de protéines », résume le chercheur. Ces agents moléculaires « accompagnateurs » contribuent à l'emballage, au pliage et à l'expédition de toutes ces protéines.
Pourtant, l'UPR est aussi un médiateur de la mort cellulaire : Une cellule normale exposée à trop de stress évolue vers l'apoptose ou « suicide cellulaire ». Mais dans le cancer, l'activation plus modeste de la protéine UPR ne conduit pas à la mort cellulaire et épargne les cellules cancéreuses qui survivent et résistent même aux médicaments. Ainsi, l'activation de l'EPU est un marqueur pronostique très puissant de l'évolution du cancer, constatent les chercheurs.
L'activation d'UPR, un marqueur de pronostic : L'analyse révèle que chez les femmes atteintes d'un cancer du sein positif aux récepteurs de l'œstrogène qui ont subi un traitement au tamoxifène, le risque de récidive est presque multiplié par 4 en cas de surexpression d'UPR.
10 ans après un diagnostic de cancer du sein, seulement 15% des patientes à niveau d'expression élevé d'UPR survivent vs 80% des patientes à niveau d'expression minime.
UPR peut donc être considéré comme un marqueur de cancer du sein très agressif et nécessitant donc un traitement intensif.
Source: Oncogene (In Press) Anticipatory Estrogen Activation of the Unfolded Protein Response is Linked to Cell Proliferation and Poor Survival in Estrogen Receptor Alpha Positive Breast Cancer et via University of Illinois at Urbana-Champaign Scientists discover a new role for estrogen in the pathology of breast cancer
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