CANCER et COVID-19 : Quels facteurs jouent sur le pronostic ?
Existe-t-il une association entre l'infection au COVID-19 et la mortalité chez les adultes atteints de différents types de cancer qui suivent un traitement anticancéreux systémique ? Cette équipe de chercheurs de plusieurs instituts britanniques dont l’Oxford NIHR Biomedical Research Centre, le King’s College London et l’University College London suggère, avec cette large étude, publiée dans le JAMA Network, que si certains cancers sont associés, logiquement à des taux de décès plus élevés, le traitement anticancéreux systémique actif (SACT), chimiothérapie ou immunothérapie, n'apparaît pas associé à une mortalité plus élevée chez les patients atteints simultanément de cancer et de COVID-19.
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Plus de 185 millions de personnes dans le monde ont été testées positives au SARS-CoV-2. On recense plus de 4 millions de décès liés au COVID-19. Les premières études ont suggéré que les patients atteints de cancer encourent un risque 2 fois plus élevé de décès lié au COVID-19, cependant, au fil de la pandémie, les services de cancérologie ont pu améliorer leurs stratégies de traitement et minimiser le risque d'infection et de forme sévère pour leurs patients. Cette étude récente apporte un bilan réactualisé de la mortalité et du risque de décès observés chez ce groupe de patients.
Les thérapies anticancéreuses systémiques peuvent-elles aggraver pronostic de l'infection COVID-19 ?
Pour pouvoir effectuer un tel bilan, de grandes cohortes de patients atteints de cancers actifs et d'infection au COVID-19 étaient nécessaires. L’équipe a pu travailler à partir des données du UK Coronavirus Cancer Monitoring Project (UKCCMP), une large étude de cohorte prospective menée dans 69 hôpitaux britanniques auprès de patients adultes atteints d'un cancer actif et d'un diagnostic clinique de COVID-19, suivis dans ces hôpitaux de mars à août 2020. L’étude a inclus finalement 2.515 participants, atteints de cancer, diagnostiqués avec COVID, à 58 % des hommes et âgés en moyenne de 72 ans.
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- le taux de mortalité s’est élevé à 38 % (soit 966 décès) ;
- il existe une association entre une mortalité liée au COVID-19 plus élevée chez les patients atteints d’hémopathies malignes, néoplasmes hématologiques malins, indépendamment d'une thérapie anticancéreuse récente, en particulier
- chez les patients atteints de leucémies aiguës ou de syndrome myélodysplasique (Le risque de décès est alors multiplié par 2 : OR, 2,16),
- de myélome ou le plasmocytome (tumeur osseuse)  (OR, 1,53) ;
- de cancer du poumon (OR, 1,58).
- aucune association n’est identifiée entre une mortalité plus élevée et la chimiothérapie reçue au cours des 4 semaines précédant le diagnostic de COVID-19 ;
- l’immunothérapie dans les 4 semaines précédant le diagnostic de COVID-19 est associée à une mortalité réduite de moitié (immunothérapie vs absence de traitement anticancéreux : OR, 0,52).
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Les chercheurs concluent que globalement, les thérapies anticancéreuses systémiques actives n’aggravent pas les résultats et le pronostic de l'infection COVID-19 chez les patients atteints de cancer. Ils notent cependant, les différences importantes observées dans les résultats des patients atteints de cancers hématologiques et pulmonaires.
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